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Critique de Fanvin54


Jorge vit, depuis le divorce de ses parents, avec sa mère Carmen. C'est un gamin mal dans sa peau, timoré, encore trop dans les jupes de sa mère. Son père, Carlos, vient le chercher pour passer un week-end entre hommes en montagne. En partant, Carlos laisse à Carmen le manuscrit d'un roman qu'il vient de terminer, un polar assez sordide. Celle-ci en commence la lecture, et découvre rapidement de nombreuses similitudes avec la réalité, ce qui la trouble et l'inquiète…

A la lecture du résumé, je craignais de me retrouver dans une sorte de clone de « Sukkwan Island », ce dernier étant un roman marquant, mais particulièrement éprouvant pour le lecteur, une histoire dont j'avais eu beaucoup de mal à me remettre. Mais, malgré quelques points communs, « ce qui n'est pas écrit» n'est pas vraiment comparable au roman de David Vann.

Je dois toutefois avouer un sentiment partagé à l'issue de la lecture de ce thriller psychologique vraiment noir.

D'un côté, il faut bien reconnaître qu'il est difficile de lâcher cette histoire prenante, bien construite, dont on souhaite vivement connaître le dénouement (tout en le redoutant). Il faut également avouer que, comme Carmen, je suis tombé dans ce piège tendu par l'auteur, cherchant moi-même à lire au-delà des lignes, à échafauder des scénarios sur « ce qui n'est pas écrit », en imaginant forcément le pire.

Cependant, un sentiment de malaise ne m'a pas quitté tout au long de la lecture. Il y a tout d'abord tous ces personnages pour lesquels il est difficile de ressentir la moindre sympathie, en particulier les trois membres de cette cellule familiale éclatée, lesquels ne semblent décidément avoir que peu d'estime pour eux-mêmes. Les sentiments ambivalents du père vis-à-vis de son fils, ce mélange d'amour et de haine, sont notamment assez dérangeants. J'ai aussi été gêné par ce «roman dans le roman », cette histoire totalement glauque, qui fatalement ne pouvait bien s'achever. Je n'ai en outre pas apprécié ces scènes de sexe vulgaires, dégradantes. Et l'auteur semble en outre entamer une réflexion sur la relation entre l'auteur et le lecteur (qui a le pouvoir en littérature : celui qui écrit ou celui qui lit ?), mais la laisse à mon sens en suspens, inachevée.

Je remercie en tout cas Babelio et Métailié de m'avoir envoyé un exemplaire de ce roman, grâce auquel j'ai pu découvrir Rafael Reig.
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