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Critique de LoloKiLi


Au moment d'attaquer mon petit commentaire je me documente un peu et découvre avec surprise la polémique lancée depuis presque un an autour de ce roman… Eric Reinhardt dénoncé pour contrefaçon et atteinte à la vie privée.

Allons bon.

Parlons donc un peu de l'histoire qui parle de l'histoire dont parle l'histoire de "L'amour et les forêts"…

Pour ce livre-ci l'auteur n'a jamais nié s'être inspiré de plusieurs témoignages féminins d'après lesquels il aurait imaginé son héroïne. Il part en outre d'une rencontre qu'il dit véridique : une lectrice lui écrivit un jour son admiration dans un long et touchant message à la suite duquel un lien plus personnel se tissa entre eux. Au fil des confidences réciproques elle révéla l'enfer conjugal dont elle était victime, faisant même parvenir à Reinhardt le début d'un manuscrit qu'elle avait entrepris d'écrire sur le sujet.

Inspiration d'accord, mais le bât blesse un chouia lorsque la lectrice sus-citée (notons l'allitération en S, c'est pour le côté suspicieux) découvre et affirme que "L'amour et les forêts" relate (presque) intégralement sa propre vie, identifiable au travers de flagrantes similitudes et de détails fort embarrassants pour elle qui plus outre. Certaines phrases issues de ses écrits auraient même été retranscrites mot pour mot dans le roman incriminé (légère allitération en cri pour le côté ça-craint).

Quoi qu'il en soit… Malaise.

Et au-delà de la controverse… malaise aussi, car l'histoire est sombre, qui oscille entre autofiction, fantasme et réalité. L'héroïne, pour le moins déroutante, apparaît comme pétrifiée dans ses idéaux déchus, victime presque inerte d'une conjugalité cauchemardesque qu'elle entend pourtant dissimuler coûte que coûte à l'ensemble de ses proches (que l'ami lecteur qui n'a pas été tenté ici de lui botter les fesses me jette la première bûche). Et puis bien sûr dans la famille Kesskonrigole je demande le mari, remarquable cas clinique de pervers manipulateur narcissique (le gros mot à la mode) du genre à vous pourrir l'entrain d'une escadrille de merles rieurs en moins de temps qu'il n'en faut à une militante écolo pour devenir ministre.

Pourtant j'ai aimé. J'ai aimé à nouveau l'écriture vigoureuse d'Eric Reinhardt qui m'avait auparavant captivée dans "Le système Victoria". J'ai aimé le principe d'autofiction dans lequel il se met en scène. J'ai aimé le portrait psychologique de ses personnages, quand bien même il semble parfois poussé à la limite de la caricature. J'ai aimé enfin cette représentation si édifiante du mécanisme abject de la manipulation mentale – on ne sait jamais ça peut servir. J'ai aimé ce roman Monsieur Reinhardt, et peut-être même vous écrirai-je un jour pour vous le faire savoir...


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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