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Critique de mellemars


Ça faisait des mois, voire des années, que je ne m'étais pas offert un roman, un petit extra rien qu'à moi, une petite parenthèse bonbon au milieu de mes lectures savantes. En fait, ça faisait même deux ans, et malheureusement, comme avec « La prisonnière du Temps », tout partait très bien et a fini par m'agacer au fil de ma lecture... Il faut croire que je ne suis plus capable de me choisir un roman ! Mais contrairement à la « prisonnière du Temps », la fin rattrape les quelques agaceries et laisse sur une note positive.
Londres, 1815... Youpi, une Austenerie, me suis-je dit, ce qui est confirmé par la dédicace et les remerciements dans lesquels l'auteur explique qu'elle a en plus fait beaucoup de recherches historiques sur la période. Ouf, ça va changer des Harlequin de d'habitude, et il n'y aura pas trop d'anachronismes ! le style est un peu scolaire mais commence par des descriptions, bon point, l'héroïne est mignonne, sa relation avec sa soeur également, l'ambiance est celle d'une adaptation de Jane Austen, bref tout me plaît jusqu'à la page 13 dans laquelle je me rends compte qu'il y a... des notes de bas de page T-T. Comme je déteste ça ! J'ai l'impression d'être prise pour une andouille et ça me coupe dans la lecture. Mais comme cette première note explique ce que veut dire faire son entrée dans le monde, et que la deuxième explique ce qu'est une Saison, je me dis, soit, ça explique le titre, tous les lecteurs ne sont peut-être pas au fait de ces notions (pas les lecteurs de Jane Austen, certes). Mais la troisième note parle du camélia rouge et la quatrième donne la définition d'un pianoforte ! Franchement, même si on sait pas ce que c'est, on s'en doute, et si jamais on veut des précisions sur un terme qu'on ne connaît pas et qui ne manque pas dans la compréhension du texte, ben on s'arme d'un dictionnaire (ou de Google, tout dépend de la génération).
Au fur et à mesure de la lecture, ces notes deviennent d'autant plus déplacées qu'elles décrédibilisent le reste de l'histoire, car qu'en réalité il reste plein de maladresses et d' anachronismes (ces sempiternelles valses qui n'existaient pas encore, l'épisode de la discussion autour des pommes de terre, de même les personnages qui ne savent que jouer du Mozart m'ont bien fait rigoler). Juste un petit exemple pour expliquer mon propos : au chapitre 6, les deux héros visitent le British museum et Meryelle demande au colonel : « N'avez-vous pas lu Voyage dans la Basse et Haute Égypte de Denon ? » ce à quoi le colonel répond : « Je crains que non, mademoiselle, mon français est un peu rouillé ». Bon déjà, l'étalage de confiture m'exaspère, et ensuite, ça casse complètement le propos quand une recherche de cinq secondes m'apprend que le bouquin a été traduit en anglais un an après sa publication en 1802...
L'éditeur aurait dû se passer de ces notes, d'autant qu'il n'y en a que 12 !
J'ai continué ma lecture sans être trop incommodée, sachant qu'un bon tiers du roman ne fait pas les frais de ces notes de bas de page, et j'ai vraiment commencé à rentrer dans l'histoire à partir du moment où on comprend qu'un secret de famille va réunir les deux héros. Cette dernière partie du roman était bien plus intéressante que le début, avec ces dialogues plats et cette énième relation Darcy/Elizabeth dans laquelle les deux héros se détestent au début pour se rendre compte qu'ils s'aiment à la fin. Et pour une fois, on a le droit à la scène du mariage (très moderne, ce mariage) ainsi qu'à un épilogue quatre ans plus tard : souvent les romances s'arrêtent avant et on laisse les héros avec un arrière-goût de trop-peu. En résumé, une romance historique mignonne, avec une relation saine et des personnages secondaires charismatiques et identifiables, qui relève le niveau de bien d'autres, mais qui, contrairement à ce que j'ai pu lire, ne peut pas avoir été écrite par un auteur contemporain de Jane Austen.
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