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Critique de topocl


topocl
24 septembre 2017
1938-39, Paris se prépare à la guerre sans y croire, mais prend une bonne doses de réjouissance au cas où. Mais dans les bars, les boites de nuits, les bordels se pressent aussi les réfugiés sans papiers qui regagnent leurs hôtels miséreux le soir venu.
Parmi eux, Ravic a fui l'Allemagne nazie, ses interrogatoires ignominieux et ses camps de concentration. Il est revenu de tout. Chirurgien émérite, il survit en opérant clandestinement à la place de médecins moins talentueux que lui, qui se réservent le mérite de ses brillantes opérations, et 90 % des honoraires. Derrière son cynisme et sa philosophie pessimiste, c'est un grand humaniste, soignant les échecs des avortements clandestins, soutenant ses patients comme cela se devait en ce temps-là : en leur cachant leur cancer dépassé. Seule l'idée de la vengeance le maintient dans la course. Jeanne, la femme qu'il a sauvée du suicide une nuit d'hiver sur un pont de Paris, saura-t'elle l'en détourner et lui redonner goût à ces bonheurs insouciants qui viennent à bout les pires ténèbres?

C'est une fois encore la désespérance de ces parias, les petites magouilles, les grandes amitiés, la lutte crâneuse du quotidien. Centré cette fois sur un seul personnage, Remarque ne lésine pas sur les grands sentiments et sur els aphorismes, mais c'est de son époque et de cette cause. La guerre est là, à l'horizon, elle autorise une certain lyrisme.

L'ambiance est quasi cinématographique, Paris, la nuit, l'Arc de Triomphe, les lumières, les courses en taxi, les déambulations…

Le hic, c'est cette histoire d'amour plutôt mièvre, pathétiquement banale, avec ses allers-retours perpétuels , chacun aimant alternativement l'autre quand celui-ci se déprend. le romantisme devient sentimentalisme pathétique, les phrases sont définitives. La relation de cette liaison frénétique est d'un sexisme bien expliqué par l'époque , mais qui alternativement m'a agacée ou amusée.
Cela ne touche cependant qu'un bon tiers du livre qui tire plutôt bien son épingle du jeu, grâce à un récit habilement mené des mois qui précèdent la guerre, et une envoutante empathie pour ce personnage complexe et torturé.
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