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Critique de lebelier


Jules Renard publie ses « Histoires naturelles » alors que la France était encore un pays essentiellement rural, que l'auteur parisien venait se mettre au vert dans sa Nièvre ancestrale.
Il s'agit d'un abrégé, une sélection d'observations, une leçon de choses de l'auteur sur les animaux de la campagne notamment, domestiques (vache, moutons…), sauvages (Serpent, grenouille, lézard…) ou sur les plantes alentour (la vigne, les coquelicots…) souvent sous forme de prose poétique et méditative dont cette magnifique envolée (si je puis dire) sur le papillon :

« Ce billet doux plié en deux cherche une adresse de fleur. »

Mais aussi avec une bonne dose d'humour et de clins d'oeil, ainsi sur la couleuvre :

« de quel ventre est-elle tombée, cette colique? »

Ou le serpent : « Trop long. » et bien sûr le dialogue du chien de berger et des moutons, facétie qu'on ressert à l'envi sans savoir d'où elle vient vraiment :
« LES MOUTONS –. Mée…Mée… Mée…
LE CHIEN DE BERGER -.Il n'y a pas de mais ! »

Parfois en un récit de quelques pages ou en deux mots comme ici, l'auteur fait du Buffon poétique et se pose en « Chasseur d'images », observateur émérite et minutieux de sa campagne et de ses habitants.
Que dire d'autre sur ces « histoires naturelles » qui n'ait été dit. L'ouvrage se prête assez peu au résumé et à la chronique, étant chronique lui-même, on sombre vite dans la paraphrase. Que dire sinon que ces textes furent longtemps utilisés pour les dictées à cause du choix de leurs mots simples, que cela sent bon le verbe d'antan et la France rurale d'avant la première guerre, qu'on retrouve dans les descriptions bucoliques de Colette plus tard et que ça se lit comme on boit un vin doux avec je ne sais quel bonheur retrouvé.
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