AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Titania


Une histoire rugueuse comme le pays et les personnages font de ce roman graphique très sombre une relecture particulièrement soignée d’un polar vraiment très noir de Daniel Woodrell. Le dessinateur et scénariste Romain Renard réussit à restituer une atmosphère de désespérance sociale, de haine entre communautés, en particulier avec de très beaux portraits bistres. Dans ce coin d’Amérique, au milieu de nulle part, en hiver, il fait froid et faim. Les habitants trafiquent de la drogue. Jessup Dolly a disparu, après avoir hypothéqué sa maison et ses terres pour payer la caution qui l’a sorti de prison. Sa famille qu'il a abandonnée depuis pas mal de temps et dont il ne se soucie guère va être expulsée . Ree, sa fille se débat dans un quotidien difficile, entre sa mère qui devient folle et ses deux frères qu’elle a du mal à nourrir, grâce à la charité de quelques uns. Elle est lumineuse, courageuse et se bat pour retrouver ce père en territoire hostile. Elle refuse de dealer, ainsi que les compromissions douteuses, pour ne pas se retrouver à la rue. Sa seule aide, c’est Gail, une jeune femme, mère depuis peu, au moins aussi paumée qu’elle, mariée à un abruti, mais animée de sa seule générosité, qui l’accompagne dans sa quête. Un polar d’une grande violence, dans les relations humaines, où l’on règle ses différents avec des fusils de chasse ou des coups, dans lequel, les femmes n’ont pas forcément le beau rôle . Une histoire complexe, pas complètement désespérante, l’humanité survit comme une petite étincelle, avec cet instinct de survie qui donne une énergie fabuleuse à notre héroïne pour s’en sortir, et pour protéger les siens.
Commenter  J’apprécie          286



Ont apprécié cette critique (27)voir plus




{* *}