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Critique de Symphonie42


La première chose qui frappe à la lecture de Meute, c'est sa narration : l'autrice raconte cette histoire via les points de vue des trois personnages principaux, chacun à la deuxième personne du singulier. Et ce choix est particulièrement pertinent ici, très immersif, j'ai vraiment eu l'impression qu'on m'incluait dans la meute, ça aide vraiment à ressentir cette cohésion de groupe.

Les personnages sont assez atypiques également. On est loin des héros lumineux ou ténébreux, on a juste des individus qui ont vécu des choses horribles et/ou qui sont paumés, et qui cherchent à trouver leur place et à se construire en tant qu'eux-mêmes. Nat et Val, deux adultes amis depuis longtemps, sont très vite attachants, mais le plus marquant, c'est incontestablement Calame.

Calame est un enfant loup-garou dont va s'occuper Nat un peu à l'insu de son plein gré. Il ne parle pas, il a vécu des choses traumatisantes dont il garde de profondes séquelles à la fois physiques et mentales, et tout le récit va tourner autour de sa reconstruction très progressive. Et rien que pour les passages sous le point de vue de Calame valent la lecture. C'est un esprit atypique, extrêmement sensible à son environnent et aux actes et émotions des autres, méfiant mais adorable, qui pense en couleurs autant qu'en mots. C'est extrêmement touchant, triste aussi, et on n'a qu'une seule envie, s'asseoir dans un coin de la pièce pour le regarder peindre avec tendresse, à distance respectueuse pour ne pas l'effrayer, comme pour essayer d'apprivoiser un chat ou un chien battu.

J'ai aussi un attachement tout particulier pour Luka, aussi adorable et sensible que Calame.

A côté de cette beauté triste, il y a aussi la violence, avec un certain côté post-apocalyptique : ce monde, dont on ne saura pas grand chose (et c'est pas grave, parce que c'est pas le sujet du livre), n'est pas tendre avec ses personnages. Arènes de combats, difficultés à trouver à manger ou des médicaments, clans adverses… le roman est malgré tout très peu graphique, on assiste aux conséquences plus qu'aux causes, on assistera ainsi très peu aux combats. Et c'est pas grave non plus, on n'est pas là pour ça. On est là pour pleurer toutes les larmes de notre corps en buvant un chocolat chaud.

Bilan
Le résumé n'a pas menti : c'est atypique, et il y a des loups-garous. Ce texte ne parlera pas forcément à tout le monde, mais si vous adhérez à sa sensibilité, vous allez probablement adorer cette meute dysfonctionnelle mais ô combien attachante.

A lire bien emmitouflés, un chocolat chaud à côté de vous, les bras serrés autour du truc à fourrure le plus proche (les peluches, ça marche aussi. Je vous déconseille quand même le loup-garou).
Lien : https://limaginaerumdesympho..
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