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Critique de AMR_La_Pirate
Ce roman de Benoît Renneson était dans ma PAL depuis plusieurs mois, souvent recouvert et dissimulé par les nouveaux arrivants, vu sa petite taille. J'ai emporté L'Ambassade des anges un peu par hasard un jour où je devais faire un long trajet en voiture et voyager léger ; je l'ai dévoré dans la journée.
La lecture de cette fantasy médiévale m'a immédiatement embarquée. Je retrouve des noeuds thématiques qui m'intéressent et me questionnent...
D'abord, la question du lieu sert de cadre et d'unité au récit ; tout se passe à proximité immédiate où dans le Sanctuaire, une ville ouverte, à la géométrie précise mais à l'architecture originale ; au-delà des lignes et des angles droits, au-dessus des rues parallèles ou perpendiculaires, un étrange réseau de passerelles trace des voies de communication invisibles du sol, baigné dans le brouillard.
Puis vient la notion de transmission : ici, il ne s'agit pas de littérature mais de cartographie, de maintien de la paix par le dessin des frontières. Les cartographes sont essentiels dans ce monde, même s'ils sont les derniers maillons d'une hiérarchie où règnent les Magisters, sorte de vieil ordre chevaleresque, les diplomates et les ambassadeurs. Les livres sont remplacés par des atlas, les cartes sont sacralisées, les cartographes font autorité.
Enfin, cet échafaudage rigoureux et logique se heurte à une dimension spirituelle et onirique subtilement distillée par un jeu savant de métaphores.
L'écriture m'a séduite dans un chassé-croisé de points de vue opposés dont les JE s'imposent tour à tour. L'idée du binôme improbable que tout sépare n'est pas nouvelle, mais elle est traitée ici avec originalité, en miroir, au gré de situations et de rencontres similaires vécues et racontées en décalé, toujours au présent de la narration : deux jeunes cartographes rivaux vont percer les mystères du Sanctuaire et faire des choix décisifs. L'écriture est efficace, rythmée ; Benoît Renneson privilégie un format court, à peine 190 pages, ou tout est épuré, stylisé, toujours précis. Les belles descriptions alternent avec les quiproquos et les entrées et sorties théâtrales ; les badinages avec les belles lavandières contrastent avec d'étranges visions... Je n'en dis pas plus.
Ce petit roman est une excellente surprise !
Je recommande.
La lecture de cette fantasy médiévale m'a immédiatement embarquée. Je retrouve des noeuds thématiques qui m'intéressent et me questionnent...
D'abord, la question du lieu sert de cadre et d'unité au récit ; tout se passe à proximité immédiate où dans le Sanctuaire, une ville ouverte, à la géométrie précise mais à l'architecture originale ; au-delà des lignes et des angles droits, au-dessus des rues parallèles ou perpendiculaires, un étrange réseau de passerelles trace des voies de communication invisibles du sol, baigné dans le brouillard.
Puis vient la notion de transmission : ici, il ne s'agit pas de littérature mais de cartographie, de maintien de la paix par le dessin des frontières. Les cartographes sont essentiels dans ce monde, même s'ils sont les derniers maillons d'une hiérarchie où règnent les Magisters, sorte de vieil ordre chevaleresque, les diplomates et les ambassadeurs. Les livres sont remplacés par des atlas, les cartes sont sacralisées, les cartographes font autorité.
Enfin, cet échafaudage rigoureux et logique se heurte à une dimension spirituelle et onirique subtilement distillée par un jeu savant de métaphores.
L'écriture m'a séduite dans un chassé-croisé de points de vue opposés dont les JE s'imposent tour à tour. L'idée du binôme improbable que tout sépare n'est pas nouvelle, mais elle est traitée ici avec originalité, en miroir, au gré de situations et de rencontres similaires vécues et racontées en décalé, toujours au présent de la narration : deux jeunes cartographes rivaux vont percer les mystères du Sanctuaire et faire des choix décisifs. L'écriture est efficace, rythmée ; Benoît Renneson privilégie un format court, à peine 190 pages, ou tout est épuré, stylisé, toujours précis. Les belles descriptions alternent avec les quiproquos et les entrées et sorties théâtrales ; les badinages avec les belles lavandières contrastent avec d'étranges visions... Je n'en dis pas plus.
Ce petit roman est une excellente surprise !
Je recommande.
