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Critique de jelgertijmenbakker


Sociologue, futurologue, réformateur, écrivain balzacien et proustien avant l'heure, totalement subjugué par son oeuvre, Restif ne laisse jamais indifférent.

Ce roman épistolaire que Restif publiait en 1784 est un complément au roman le paysan perverti qui voyait le jour en 1776. Ensuite il allait refondre les deux romans en un seul.

Et quel roman épistolaire ! Il y a certes des longueurs pour nous autres exilés du 21ème siècle, des passages moins intéressants, du vocabulaire inusité, mais tout cela n'est rien face au tableau gigantesque que Restif nous dresse de cette ville serpent qu'est Paris et le pervertissement qu'Edmond et sa soeur Ursule y subiront. Et à cause de qui ? À cause d'un Vautrin avant l'heure, un moine défroqué au nom de Gaudet d'Arras, moins perfide peut-être qu'une Merteuil, mais tout aussi rusé qu'un abbé Carlos Herrera, alias Vautrin. Gaudet vénère Edmond, voit en lui son disciple (voire plus), et par amour pour lui, il compte aussi entraîner sa soeur dans une vie vécue sans frein et sans scrupules.

Inutile de vous dire que tout finit mal pour la jeune paysanne ingénue et son frère. Elle applique mal la philosophie de Gaudet, s'adonne au stupre et au jeu sans pouvoir s'arrêter, ignorant qu'elle était tombée dans le piège d'un vieil Italien, ancien amant, qui voulait se venger d'elle.

Après l'échec de Paris, Ursule revient vivre à la campagne, mais pas pour longtemps car son frère, envoyé aux galères, ne parvient pas à surmonter la honte de son état de débauché et compte entraîner sa soeur dans sa chute finale.

Ce que j'admire dans ce roman c'est la résilience d'Ursule, sa façon d'encaisser les mauvais coups, sa force de survivre aux terribles épreuves qu'on lui fait subir. C'est un personnage de chair et de sang, pris sur le vif grâce à la plume de Restif, grand observateur des moeurs du peuple et des paysans.
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