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Critique de Jean-Charles


Je remercie Babélio et La musardine pour m'avoir envoyé ce livre que j'ai mis énormément de temps à chroniquer.

« Elle marchait dans une grande avenue piétonne de Bruxelles, dont elle n'avait même pas regardé le nom. L'eût-elle regardé qu'elle ne l'eût pas retenu. » C'est ainsi que commence ce livre.
Si c'est un livre érotique, il n'est pas ordinaire, il raconte quatre histoires, quatre nouvelles qui au premier regard semblent n'avoir aucun lien et pourtant s'enchaînent les unes aux autres.
Quand des garçons en marge ont intérêt à se faire oublier et qu'ils rencontrent une femme mûre qui les livre à ses fantasmes les plus fous, dans une partie de sexe étonnante, c'est l'explosion des sens. La femme, écrivain célèbre, venue à Bruxelles pour une émission télévisée, les initiera à des plaisirs qu'ils ignoraient. Si l'un est macho autant que l'autre est gay, avec talent elle inversera leur rôle pour une nuit.
Le macho ne manquera pas de lui dire : « Ce sont les hommes qui rendent les femmes féminines. » ou bien il l'incite à raconter : « Je veux que tu me dises tout ce que tu ressens, tout ce qui te passe par la tête. »
Dans la deuxième nouvelle, une mère oblige par testament sa fille à faire la veillée funèbre avant sa mise en terre. La maison se trouve en pleine campagne et est squattée par un jeune qui veut se faire oublier. Pétris de bonnes intentions, les jeunes onanistes, malhabiles dans les affaires de sexe réussiront cependant à se faire plaisir alors qu'à l'étage la mère repose dans son dernier lit.
L'autre nouvelle raconte le viol d'un enfant par un G.O. de club de vacances. La mère se laissant suborner par le pervers qui n'a auprès d'elle que des éloges pour son fils. Certain que l'enfant ne parlera pas il profite de la situation. Mais voilà la vengeance est un plat qui se mange froid et la punition viendra bien des années plus tard. L'auteure décrit le justicier ainsi : « Il ne ferme jamais les yeux, il regarde, au contraire, et on a l'impression que tout l'excite, les défauts, les faiblesses lui sont un prétexte érotique (..) il aime tout ce qui dérange la prunelle et déçoit le fantasme. »
Quant à la dernière nouvelle, un jeune maçon s'amourache d'une jeune fille au passé de « hardeuse ». A leur première rencontre, l'auteure confie : « C'est exactement ce qu'elle avait imaginé. Les mains de ce garçon étaient dotées d'une intuition, d'une sensibilité, d'un génie enfin qui, miraculeusement, la révélaient à elle-même (..) Elle avait l'impression qu'en la touchant il la mettait au monde. » Par amour, il épousera la carrière de « harder », et deviendra un acteur adulé. Il quittera son amour lorsqu'elle sera enceinte, pour ne pas que son honteuse carrière nuise à l'éducation de son enfant. Ce fils qui reprendra plus tard le flambeau en étant aussi « harder ».

Livre érotique écrit par une femme, comme Histoire d'O ou Emmanuelle ou encore La punition, etc. Serait-ce à dire que les femmes savent manier le sexe et la plume mieux que les hommes ?
J'ai bien aimé lire ce livre d'abord parce que le style est plutôt intéressant et que l'auteure manie les mots avec brio.
Si les histoires de viol et de vengeance que le livre véhicule ne sont pas à mettre entre toutes les mains, je tire néanmoins mon chapeau pour avoir oser les aborder.
Un livre à lire à l'occasion.

Lien : http://hisvelles.wordpress.com
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