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Critique de Templemore


Dès les premières pages, on sent qu'on tient là un bouquin sujet à polémique. Beaucoup de grands thèmes de sociétés et de morale mélangés en une forme de pensée assez synthétique.
Du coup, les signaux de danger s'activent... Qui est ce gars ? Petite recherche internet : ok, plutôt des interviews dans des magazines style le figaro, valeurs actuelles, etc. Méfiance.
En fait, tout comme dans des essais de style zemouriens, on ressort partagé. Parce qu'entre les passages on l'on cerne clairement un raccourci de pensée et de logique argumentative, on trouve aussi des passages avec lesquels on ne peut qu'être d'accord, qui semblent mettre le doigt sur un malaise qu'on a jamais su exprimer (et c'est là leur force, leur technique : recueillir l'approbation de principe pour nous emmener ensuite où ils veulent, par des raccourcis mensongers).

L'exemple type, qui a déjà été repris dans une autre critique, c'est l'idée que plus le gouvernement essaie de s'attaquer à résoudre des problèmes, plus la population imputera la non résolution de ces problèmes au gouvernement et accroitra sa croyance en la toute puissance de l'Etat, si bien que par exemple, les "gens" croiront que l'on devrait pouvoir combattre efficacement un virus et exiger un résultat à 0 morts.
Là, on voit que ça déconne : mettre tous les "gens" dans un même sac ainsi, on se retrouve un peu à l'époque simpliste de Gustave le Bon et sa psychologie des foules...
Après, comment ne pas le rejoindre quand il lève le voile sur le mirage que représente l'innovation technologique, la smart nation, etc. qui montre déjà ses limites et du coup se réfugie derrière des arguments d'avancées thérapeutiques pour justifier son importance, pour empêcher qu'on puisse la contester car "la vie, la santé" ne sont pas sujettes à débat, sous peine d'être un monstre à bannir du débat.

Bref, je recommande cette lecture uniquement au critique aguerri qui ose affronter les dangers intellectuels tout en glanant certaines idées qui en valent la peine.

Ce qui manque en fait dans le monde de l'édition, ce sont des intellectuels honnêtes (pas comme lui ou d'autres) mais qui sachent vulgariser, rendre accessible leur pensée, donner des réponses ou des éléments de réponse et éviter le style académique ou les éternelles "je ne fais que poser des questions car je ne me sens pas autorisé à donner des réponses". Pour lutter contre des polémistes si efficaces, il n'y pas beaucoup d'autres choix que d'oser rentre dans l'arène et s'exposer aux coups.
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