AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Diabolau


Je remercie Babelio et les éditions Denoël pour ce livre reçu dans le cadre de l'opération masse critique.
Le thème de ce livre m'avait paru très intéressant. Malheureusement, j'en suis resté à la porte. Je ne le noterai pas trop sévèrement parce que je pense qu'il pourrait plaire à certains, mais en ce qui me concerne, j'ai très vite compris que je n'étais pas la cible de ce bouquin… Pourtant, j'avais bien lu la description, et c'est le premier reproche – de taille – que j'ai à lui faire : on nous le présente comme un récit de voyage dramatique, je n'y ai vu qu'une romance limite pour midinettes. Plus grave, l'auteure se leurre elle-même sur son propre bouquin : dans ses notes de fin de volume, elle parle d'un « polar historique », et le titre original, « a dangerous crossing » (une dangereuse traversée) laisse songeur… On le verra, le seul vrai danger qui guette les passagères, c'est de se prendre une main aux fesses, et je sais gré à la traductrice d'avoir trouvé avec « une vie meilleure » un titre bien plus adapté au contenu du livre que ne l'est l'original.
Pour ce qui est de l'intrigue, c'est lent. C'est poussif. Parfois terriblement ennuyeux. Pendant toute la première moitié de l'ouvrage, l'auteure donne trop souvent l'impression de remplir des pages sans avoir rien à raconter. Heureusement, passée la première moitié, ça va un peu mieux et on commence à trouver çà et là quelques scènes dignes d'intérêt. Les personnages ne m'ont pas non plus transporté, loin s'en faut, entre une héroïne souvent très agaçante et des seconds rôles parfois bien stéréotypés. Seule la bouillonnante Eliza, qui cache un très vilain accident de vie derrière ses excès, a réussi à emporter vraiment mon adhésion.
Alors certes, il y a une victime… Deux, même. Toutes les deux situées dans le dernier quart du livre. Je n'en faisais pas un prérequis, mais cet aspect passe en fait complètement au second plan, et ce que l'on retient, ce sont les incessants rapports de séduction, mondanités et frivolités. Lily surprend le regard d'un tel qui observe une telle, elle l'interprète de telle manière, elle se demande ce qu'un tel pense d'elle, elle se comporte de telle façon pour rendre un tel jaloux… Mon Dieu, mais que va penser une telle ? Sachant que toutes les tentatives de rapprochement se heurtent toujours au même obstacle, répétitif, que ce soit pour elle ou pour les autres personnages : ils ne sont pas du même milieu social.
Ce livre est très répétitif, et procure constamment des impressions de déjà-vu, et l'on touche là à des maladresses narratives qui peuvent devenir très agaçantes à la longue :
- La description des yeux et des vêtements : une véritable obsession.
- À chaque fois qu'il va se passer quelque chose, qu'une révélation va arriver où que Lily va se rappeler d'un évènement douloureux de son passé, quelqu'un arrive et la prend à partie, remettant les révélations à plus tard. Deux ou trois fois, passe encore. Au bout de dix, j'appelle ça une routine éculée.
- le nombre de fois où elle regrette d'avoir dit quelque chose, ou le ton sur lequel elle l'a dit, « plus violent qu'elle ne l'aurait voulu » : je n'ai pas compté, mais c'est sans arrêt.
- le nombre de fois où elle « n'est pas capable de définir ce que le visage d'un tel exprime. »
- Exemple marquant : George Price, que l'on peut définir comme le seul vrai « méchant » de l'histoire (d'ailleurs caricatural : laid, répugnant, libidineux, raciste, antisémite, violent, fou, il a tout pour lui) tente de « courtiser » Lily à sa manière et se fait envoyer dans le mur. Furieux, il lui dit un truc du genre : « je ne suis pas assez bien pour vous c'est ça ? Parce que vous croyez qu'une femme de chambre va épouser un de vos petits aristocrates ? » Après un tel échange, à moins d'être complètement cintré, jamais il n'aurait fait de 2ème tentative, et pourtant, plus tard, il y revient plus calmement en disant « qu'il a bien réfléchi et que bien qu'elle soit une femme de chambre, il pourrait quand même l'épouser » WTF ?… Il se fait donc envoyer paître une seconde fois, et la réponse de George est… semblable. Point par point.
Et là, on se demande tout simplement si ce livre a vraiment bénéficié de relecteurs.
Du côté documentaire, au niveau des escales, on est déçu également. Peu d'anecdotes authentiques, les autochtones sont caricaturaux, toujours en train de harceler les voyageurs pour leur soutirer de l'argent. Je ne disconviens pas que cela correspondait (et correspond encore) à une certaine réalité, mais il aurait fallu tempérer ça avec un envers du décor peut-être un peu plus plaisant et flatteur. Mais on reste à quai.
Donc en résumé, un livre à privilégier pour les amateurs de romance, et encore, à condition qu'ils ne soient pas trop regardants.
Commenter  J’apprécie          52



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}