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Critique de Aline1102


Aimé Richardt se lance dans une véritable analyse de la vie de roi Henry VIII Tudor. Il nous explique, dans ce court ouvrage, en quoi la vie privée du monarque a influencé ses différentes politiques, et en particulier sa politique religieuse.

Tout le monde le sait, Henry VIII était une espèce de Barbe-bleue britannique. J'ai toujours retenu l'expression utilisée par Bernard Cottret dans son Histoire d'Angleterre : « multirécidiviste matrimonial ». Ca a le mérite d'être clair et de faire sourire, par-dessus le marché !

Ce brave monarque, désespéré de ne pas avoir d'héritier mâle (son mariage avec Catherine d'Aragon n'ayant donné lieu qu'à la naissance d'une fille, Mary, et à une multitude de fausses couches) s'est épris d'Anne Boleyn, une jeune fille de la suite de la Reine. C'est cet événement qui va lancer la carrière d'Henry VIII comme célébrité dont on se souvient encore aujourd'hui : s'il ne s'était pas marié six fois et n'avait pas fait décapiter deux de ses épouses, il serait certainement moins facinant, non ? Mais, sur un plan beaucoup plus sérieux, c'est aussi sa passion pour Anne Boleyn qui va pousser Henry VIII à réformer totalement la religion en Grande-Bretagne.

Car, furieux de ne pouvoir faire annuler son mariage avec Catherine d'Aragon, Henry ne va pas hésiter à couper les ponts avec celui qu'il qualifie « d'évêque de Rome ». Refusant désormais l'autorité du Pape et se proclamant lui-même chef de l'Eglise anglicane, Henry VIII oublie le rôle actif qu'il a joué jusque là dans sa défense du catholicisme face à la montée de la doctrine luthérienne.

Bien écrit et parfaitement documenté, cet ouvrage ne se concentre pas seulement sur le roi et ses amours, mais aussi sur les différents personnages qui ont gravité autour de ce monarque lunatique et parfois très cruel. Les grands noms sont tous là et le rôle de chacun dans la politique anglaise est clairement expliqué : les trois Thomas (More, Wolsey et Cranmer), la famille Boleyn, Luther, le pape Clément VII…

L'auteur n'essaye pas non plus de faire passer Henry VIII pour un saint. Même si Henry VIII fût un formidable monarque pour la Grande-Bretagne, Richardt n'hésite pas à souligner ses nombreux défauts. Même si certains apparaissent peu subjectifs (Henry VIII est plus d'une fois décrit comme un gros répugnant, d'après Richardt il sentait mauvais et avait besoin, vers la fin de sa vie, d'un système de poulie et de cordes pour monter au premier étage de son palais, tant il était gros et impotent), ils montrent au moins que l'auteur, s'il est passionnée par les Tudors, n'essaye pas de flouer ses lecteurs.
Henry fût certes un grand souverain, c'est confirmé par l'auteur, mais il était avant tout très bien entouré, par des personnages compétents ; sans quoi sa passion des femmes et son caractère très changeant lui aurait sans doute valu quelques problèmes.
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