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Critique de christinebeausson


Souvenir du tome 1 …
« Alger, octobre 1954. Une poignée d'hommes met au point les derniers préparatifs d'une opération militaire qui durera huit ans. Ils sont six. Six hommes pour gagner l'indépendance de leur pays. L'Histoire les appellera les « Fils de la Toussaint. »
Dix ans plus tôt, alors que s'achève la Seconde Guerre mondiale, un groupe d'écoliers aux origines diverses grandit dans l'Algérie plurielle, déjà secouée par des tensions naissantes. Ils sont fils de résistant, Pieds-noirs ou musulmans, tous unis par les liens très forts de l'enfance. » dit l'éditeur …
« Une bande dessinée qui nous raconte l'histoire dans ce petit coin baignée par la Méditerranée …
Nous sommes prévenus dès le début, il s'agit d'une fiction mettant en scène des personnages inventés mais représentatifs de la société au milieu d'évènements qui eut furent bien réels. » ai je écrit …
Avec ce tome 2 … tout commence au début de 1955 … les bombes tombent dans les Aurès … le gouvernement de Mendès-france veut des réformes en Algérie … l'assemblée nationale française n'en veut pas …
À Philippeville (1), le 20 août 1955, séries de massacres de population européenne … plus d'une centaine de morts … entraînant des représailles de milices armées provoquant d'autres massacres sur la population algérienne … plus de deux mille morts …
Le 19 juin 1956 (2), deux résistants algériens sont guillotinés …
Tout s'enchaîne …
Bab El oued 3 morts, 13 blessés graves …
Le 10 août 1956, l'extrême droite attaque la casbah, 80 morts et plus de 14 blessés, parmi lesquels de nombreux enfants …
La mort répond à la mort …
Le scénario déroule les événements tragiques en réponse des uns aux autres dans une spirale vertigineuse, montrant les implications choisies ou subies par la jeunesse pieds noirs et algériennes avec une volonté de faire parler les faits et de montrer leurs enchaînements.
Les dessins sont très académiques et illustrent simplement les propos.
Bande dessinée didactique utile pour rafraîchir la mémoire !

(1)
Skikda, durant la colonisation française, la ville fut rebaptisée Fort de France du nom du navire qui permit le débarquement des Français dans la baie, puis Philippeville en hommage au roi Louis-Philippe. Elle conservera ce nom jusqu'en 1962.
Au cours de la guerre d'Algérie, (1954-1962), Skikda fut le théâtre d'atroces massacres : le 20 août 1955, une série d'attaques menées par des unités de l'armée de libération nationale (ALN) a massacré des cibles européennes, parfois dans d'horribles souffrances. Des enfants, certains de moins de 3 ans, sont égorgés, ou fracassés contre les murs, les femmes sont violées. En tout on dénombre plus d'une centaine de morts, ces massacres touchent aussi des notables musulmans au voisinage et dans la ville entraîne de terribles représailles de la part des milices armées constituées par le maire, des forces de commando-parachutistes et de bérets rouges de l'armée française dont l'école était située à Jeanne d'Arc (7 km de la ville) et des milices armées constituées d'extrémistes pieds-noirs.
Les militaires tiraient à vue sur tous les hommes de 14 à 70 ans. Ceux qui ne furent pas sommairement exécutés sur place furent rassemblés et emmenés au stade municipal (aujourd'hui Stade du 20 août 1955) où ils furent massacrés et ensevelis dans des fosses communes recouvertes à la chaux vive tandis que des hameaux (notamment le Béni-Melek) subissaient des pilonnages massifs à l'artillerie et des bombardements aériens.
Le militant anticolonialiste Daniel Guérin estimait le nombre des victimes algériennes dans la ville de Skikda à 2 000. Les recherches récentes évaluent le nombre des victimes du côté des insurgés pour l'ensemble du Constantinois entre trois et cinq mille morts.

(2)
Le 19 juin 1956, le militant indépendantiste algérien Ahmed Zabana est guillotiné.
Ahmed Zabana est le premier d'une longue liste de militants pour l'indépendance de l'Algérie à être exécuté. A la veille de sa mort, il adresse une dernière lettre à ses proches.
Il est 4h du matin, ce 19 juin 1956, quand Ahmed Zabana s'avance vers la guillotine. « Je suis fier de monter le premier sur l'échafaud », dit le jeune militant indépendantiste algérien qui, dans la prison Barberousse d'Alger, a rendez-vous avec la mort sans avoir jamais bénéficié de la moindre once de commisération de la part de ses bourreaux.
Son état de santé est délabré. Borgne et estropié, souffrant d'une blessure par balle à la jambe et d'une autre au bras gauche, il sera exécuté pieds et poings liés, sous le regard des fonctionnaires de l'administration française. Des témoins rapportent qu'il a été torturé dans sa cellule au quartier des condamnés à mort, où il avait passé plusieurs mois.
Quelques minutes avant son exécution, Zabana lance un cri prémonitoire : « Je meurs mais l'Algérie vivra ». L'heure fatidique est arrivée. Le couperet de la guillotine tombe mais l'inexpliqué arrive. Par deux fois, la lame s'arrête à quelques centimètres du cou de Zabana. Or la tradition veut que si un condamné n'est pas exécuté à la première tentative, sa peine soit transformée en prison à perpétuité. Ce ne sera pas le cas pour le soldat de l'indépendance algérienne. La guillotine finira par fonctionner, mais la tête de Zabana ne tombera pas dans le panier. Comme un symbole, elle reste accrochée…
Accusé d'avoir organisé l'action menée contre le garde forestier François Braun dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, date du déclenchement de l'insurrection nationaliste, il est jugé et condamné à mort au terme d'un simulacre de procès conduit par un tribunal colonial. Fervent militant indépendantiste, ce soudeur de 30 ans avait auparavant milité au sein du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques, ce qui lui avait déjà valu 3 ans d'emprisonnement de 1950 à 1953, et l'attention particulière de la police française.
Ce 19 juin 1956, ils furent avec Abdelkrim Ferradj, qui trouva la mort au même endroit 7 minutes après Zabana, les deux premiers résistants algériens à être exécutés. Les premiers d'une liste de 222 combattants de la liberté en seulement cinq ans.
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