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Citations sur Les Mines du roi Salomon (9)

« Donnez-nous un signe manifeste, ô puissants seigneurs blancs, » répétèrent-ils.

Notre embarras était extrême. Chacun de nous, à part, ruminait gravement quelle réponse faire. Tout à coup Good s’écria :

« Je l’ai leur signe ! et dire que je n’y pensais pas ! J’ai lu ce matin sur mon petit almanach qu’il doit y avoir aujourd’hui même une éclipse de soleil. L’almanach l’indique pour onze heures en Angleterre ; l’heure changera pour l’Afrique, mais ce n’est pas une objection. Justement l’Afrique est mentionnée comme devant être comprise dans les ténèbres. J’appelle ça providentiel, moi ! Nous l’aurions fait faire exprès pour nous, cette éclipse, qu’elle ne nous aurait pas mieux servis ! »

Moi, qui ne suis pas fort en mathématiques astronomiques, j’éprouvais beaucoup moins d’enthousiasme que Good ; je n’ai jamais étudié les éclipses.

« Supposez, dis-je à Good, que cette éclipse n’ait pas lieu ; que votre almanach se soit trompé, une faute d’impression, que sais-je ! Nous voilà dans de beaux draps !

— Et pourquoi, reprit Good avec sa vivacité habituelle, pourquoi l’éclipse n’aurait-elle pas lieu, je vous prie ? Les almanachs sont toujours faits scientifiquement, et, enfin, une éclipse est une éclipse, ça ne rate jamais ! Allons donc !

— Eh bien ! va pour l’éclipse ! »

Mes deux amis, dans ces circonstances défavorables, firent des calculs de leur mieux ; ils arrivèrent à la conclusion que l’éclipse se produirait vers midi.

Alors, prenant de grands airs prophétiques, je me tournai vers les chefs :

« Vous demandez un signe extraordinaire. Levez les yeux sur ce soleil qui inonde le monde de ses feux et de sa lumière ; aujourd’hui, au milieu de son cours, il sera éteint, la Terre sera plongée dans les ténèbres, et à ce signe vous saurez que ce jeune homme Ignosi est votre roi légitime. »

Un sourire d’incrédulité éclaira les visages noirs qui me regardaient.
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« Qu'est-ce que la vie, ô blancs ? Dites-le moi, vous qui êtes puissants, qui comprenez le secret de la terre et des astres ! Vous qui, sur des fils légers, et sans voix, portez au loin vos paroles ! Quel est le secret de la vie ! D'où vient-elle et où va-t-elle ? Vous restez muets, ô blancs ! Vous l'ignorez ! Nous sortons de la nuit et nous rentrons dans la nuit ; nous sommes comme un oiseau que chasse la tempête, nous venons de l'inconnu ; un instant nous volons à la lumière, puis nous rentrons dans la nuit. La vie ! c'est un ver luisant qui brille dans l'obscurité et qu'on ne trouve plus dès que le jour paraît ; c'est une ombre qui flotte sur le gazon ; le soir, elle a disparu.
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Vers cinq heures, nous reprîmes notre marche . Le silence et la solitude nous paraissaient de plus en plus lugubres. Nous n'aperçûmes que quelques autruches et deux ou trois serpents. Un être, par contre, qui ne manquait pas, c'était la mouche .
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On les reconnaît à première vue, les marins; ce sont de braves cœurs, ils valent mieux que les autres hommes, en général. C'est la grande mer, le souffle puissant des vents du ciel qui, peut-être, balayent de leurs âmes les impuretés et en font des hommes plus droits, plus honnêtes que d'autres.
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"Nous sommes les hommes les plus riches du monde, bégayai-je. Monte-Christo ne serait qu'un gueux auprès de nous.
-- Nous allons inonder le marché de diamants, s'écria Good.
-- Oui, mais il faudra d'abord les y transporter", objecta sir Henry.
"Hi! hi! hi! ricana derrière nous la vieille Gagoul, attachée à nos pas comme un oiseau de mauvais augure. Voici les pierres brillantes que vous aimez tant, hommes blancs; il y en a plus que vous n'en pouvez désirer. Prenez-les; faites-les glisser entre vos doigts; mangez-en, hi! hi! buvez-en, hi! hi!"
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Voici mon histoire terminée ; elle va être livrée au public, et ce fait me remplit d'appréhension. Ma crainte est de pas être cru et d'être pris pour un hâbleur, moi, Allan Quatermain, dont la parole a toujours valu un serment.
L'idée d'un doute ne me serait pas venue sans un petit incident tout récent, dont je vous fais juge.
J'avais eu la simplicité d'envoyer mes épreuves à mon fils Harry. Lui, sans m'avertir, n'eut rien de si pressé que de les passer à certain Jones, rédacteur distingué, paraît-il d'un journal destiné aux jeunes garçons.
Cet illustre personnage jugea à propos de faire de cet ouvrage une critique blessante, et Harry, tout fier de la condescendance de l'homme célèbre, m'envoya cette critique.
Mr Jones, qui ignore comment j'ai recueilli les documents de mon récit, s'exprime ainsi :
"L'idée de votre ami n'est pas mauvaise ; on aurait pu cependant en tirer un meilleur parti. Le style non plus n'est pas fameux, et il me semble que, pour se permettre un ouvrage d'imagination pareil, il aurait été bon que l'écrivain possédât, en quelque mesure au moins, des connaissances exactes sur les indigènes et sur les coutumes qu'il décrit".
Remarquez, je vous prie, que me jugeant par lui-même, sans doute, Mr Jones me prend pour un de ses rivaux, c'est à dire un compilateur de mensonges littéraires, et il insinue que mon histoire de la découverte des Mines de Salomon est un fruit de mon imagination......
(extrait de l'introduction signée Allan Quatermain, datée de 1885 et placée en tête de l'ouvrage paru aux éditions "J'ai Lu" en 1994)
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Insecte extraordinaire que la mouche ! Où qu'on aille on la trouve. De tout temps elle a dû être le fléau des hommes, j'en ai vu une enfermée dans de l'ambre, où elle se conservait depuis cinq mille ans ; elle ne différait en rien de ses congénères. Pour notre tourment, les mouches ne venaient pas en sentinelles isolées ; c'étaient des bataillons nombreux et serrés. Je ne doute pas que, quand le dernier homme rendra son dernier souffle, une mouche bourdonnera autour de lui.
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Avoir tué soixante-cinq lions et se laisser mâcher la jambe par le dernier, c'est raide !
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M’étant plongé dans divers ouvrages sur les peuples de l’antique Israèl, surtout depuis le XI - VIIIeme siècles jusqu’au IIeme siècle, c’est-à-dire depuis les Royaumes de David puis de Salomon, avant la venue du Christ, il m’a paru, à la fois reposant et intéressant, de relire « Les Mines du roi Salomon », le grand roman de Henry Rider Haggard (1856-1925). Bien sûr en sachant que c’est un roman, quasi de science-fiction, écrit par l’auteur de « She ». Le roman, paru en 1885, est traduit en 1997 et publié par Pierre-Jules Hetzel, qui édita également tous les romans de Jules Vernes dans sa splendide collection du « Magasin d'éducation et de récréation ».
C’est Allan Quatermain qui narre ses aventures, sur le thème du « Monde Perdu ». au départ, Henry Rider Haggard voulait écrire un roman pour égaler « L’île au Trésor » de Robert Louis Stevenson, paru juste avant, en 1883. Il est vrai que le roman de quelques 160 pages est écrit en quinze jours.Il s’inspire pour cela des récits rapportés par l’explorateur Henry Morton Stanley (1841-1904) parti à la recherche de Livingstone (1813-1873), et de leur fameuse poignée de main « « Dr. Livingstone I presume ? ». L’expédition maritime commence. « On les reconnaît à première vue, les marins; ce sont de braves cœurs, ils valent mieux que les autres hommes, en général. C'est la grande mer, le souffle puissant des vents du ciel qui, peut-être, balayent de leurs âmes les impuretés et en font des hommes plus droits, plus honnêtes que d'autres ». Audiard trouvait déjà que « C’est curieux, chez les marins, ce besoin de faire des phrases ».
Donc, première déconvenue, tout se passe en Afrique Centrale et du Sud, y compris au Transvaal sur territoire des Bamangouatos, à la recherche des fameuses mines situées au pays des Koukouanas. Il faut dire que Allan Quatermain est un chasseur renommé installé à Durban dans la province du Natal.
Il est contacté par le capitaine John Good, par l’intermédiaire de Sir Henri Curtis. Cet aristocrate est brouillé avec son frère depuis des années mais il désire ardemment le revoir pour faire la paix. Or Quatermain est la dernière personne à l'avoir vu vivant, il y a deux ans, sur le territoire des Bamangouatos, au Transvaal. Le frère, qui se faisait appeler M. Neville, partait alors en expédition vers Inyati, accompagné d'un « voorlooper » pour retrouver les légendaires mines du roi Salomon, mines de diamants et d’autres richesses.
Les trois personnages partent en expédition, à partir de Berea, la montagne de Durban où Quatermain a sa maison. Ils partent avec des Hottentots et des Zoulous, Pour faire couleur locale, dont un, prénommé Oumbopa est plutôt suspect. Mais Quatermain se souvient l’avoir croisé lors de la bataille d'Isandhlwana, avant de venir vivre dans le Zoulouland. Le groupe part jusqu'à la région indiquée par un carte qui illustre le livre, mais sans coordonnées ou échelle, au confluent des rivières Kalukoué et Loukanga. Pour ceux qui suivent le trajet à l’aide d’une carte d’un marchand de pneus et le volume 72 du guide du Routard, c’est vers la page 670. D’ailleurs la carte du roman est une reproduction d’un texte écrit en 1592 par l'explorateur portugais Dom José da Silvestra, texte écrit avec son sang sur un support en lin.
D’ailleurs Quatermain est un fin connaisseur du territoire, et grand chasseur. « Avoir tué soixante-cinq lions et se laisser mâcher la jambe par le dernier, c'est raide ! ». Il se souvient d’avoir vu, lors d’une chasse au koudou du côté de la ville sud-africaine de Lydenburg, des mineurs découvrir une cavité souterraine abritant une cité en ruine, la légendaire cité d’Ophir, selon un certain Evans. S’il l’a vue, c’est qu’elle existait. Cet Evans, un célèbre chasseur d'éléphant, maintenant enterré près des chutes du Zambèze, parle aussi des montagnes de Suliman, en pays Mashoukouloumbwé, derrière lesquelles seraient situées ces fameuses mines. Lorsqu’il était en pays Manica, il a connu une sorcière-chamane pratiquant la médecine « isanousi » qui lui a révélé qu'au-delà de ces montagnes vivent des descendants des Zoulous, isolés sur un territoire auprès d'une mine de « pierres brillantes », juste au pied des deux monts, connus dans le dialecte local comme « les Seins de la reine de Saba » C’est à cette occasion que Quatermain fait la connaissance d’un portugais, du nom de José Silvestre, descendant du José Silvestra de la carte.
Ils vont s’enfoncer dans une contrée perdue, celle des Kukuanas, dirigée par le tyran Twala et la sorcière Gagool. Ils bénéficieront tout de même d’une éclipse de soleil, tout comme Tintin chez les Incas. « J’ai lu ce matin sur mon petit almanach qu’il doit y avoir aujourd’hui même une éclipse de soleil. L’almanach l’indique pour onze heures en Angleterre ; l’heure changera pour l’Afrique, mais ce n’est pas une objection. Justement l’Afrique est mentionnée comme devant être comprise dans les ténèbres. J’appelle ça providentiel, moi ! Nous l’aurions fait faire exprès pour nous, cette éclipse, qu’elle ne nous aurait pas mieux servis ! ». C’est assez grandiose. « « Qu'est-ce que la vie, ô blancs ? Dites-le moi, vous qui êtes puissants, qui comprenez le secret de la terre et des astres ! Vous qui, sur des fils légers, et sans voix, portez au loin vos paroles ! Quel est le secret de la vie ! D'où vient-elle et où va-t-elle ? Vous restez muets, ô blancs ! Vous l'ignorez ! Nous sortons de la nuit et nous rentrons dans la nuit ; nous sommes comme un oiseau que chasse la tempête, nous venons de l'inconnu ; un instant nous volons à la lumière, puis nous rentrons dans la nuit. La vie ! c'est un ver luisant qui brille dans l'obscurité et qu'on ne trouve plus dès que le jour paraît ; c'est une ombre qui flotte sur le gazon ; le soir, elle a disparu ».


Voilà pour le récit de Allan Quatermain.
C’est par ailleurs le premier roman de science-fiction anglais. A cette époque l’Afrique, est une terre d’exploration et de conquêtes pour l’Europe. Le succès est immédiat.
Depuis, des fouilles archéologiques ont été réalisées près de Timna, dans l’extrême sud d’Israël, à 320 km de Jérusalem. Ces fouilles ont révélé des milliers de mines de cuivre exploitées et de centaines de zone de fonderies. Ces mines auparavant attribuées aux Égyptiens du XIIIeme siècle ont été redatées au 14C grâce à la matière organique bien conservée parmi les scories de cuivre, par des archéologues de l’université de Tel Aviv, elles auraient eu lieu près de trois siècles plus tard, durant le règne du roi Salomon.
L’industrie du cuivre était très lucrative à l’époque. On est encore à l’Age du Bronze. Les fondeurs possédaient la maitrise et le savoir-faire pour extraire le métal du minera. L’activité technique s’accompagnait d’une activité spirituelle car les fondeurs pratiquaient des rituels censés aider la production de cuivre. Des pierres plates rituelles retrouvées à Timna attestent de ces pratiques. Dans les sociétés traditionnelles actuelles d’Afrique, les artisans qui fondent le fer sont souvent aussi considérés comme des prêtres. Les mines de cuivre sont toujours exploitées de nos jours dans la région de la vallée de Timna.
Ceci dit, Il est difficile de préciser la véritable nature du Royaume du roi Salomon. Les récits bibliques en font un roi plein de sagesse, doté d’une immense fortune. Mais les traces écrites sont rares et imprécises. Les récits sont souvent posthumes de plusieurs siècles. L’histoire et surtout les légendes, y sont souvent déformées. De plus, aucun vestige archéologique direct n’est venue confirmer l’existence et l’emplacement précis du premier Temple de Jérusalem. Les zones supposées de son emplacement, le Mont du Temple et l’Esplanade des Mosquées, rendent quasi impossible des fouilles.
On sait cependant qu’il succède à son père, le roi David, le fondateur de la lignée des rois de Juda et que sa mère est Bethsabé. Historiquement, son règne s'étend de 970 à 913 avant JC. Il devient le 3e roi d'Israël. Sa naissance est mentionnée dans le deuxième livre de Samuel. Son règne est décrit dans le premier livre des Rois. Salomon bâtit, le Temple de Jérusalem, sur la fondation posée par le roi David., la construction durera sept ans.
On associe souvent Salomon à la mythique Reine de Saba, qui aurait régné comme ayant régné sur le royaume de Saba, qui s'étendrait du Yémen au nord de l'Éthiopie et en Érythrée. Selon la Bible, Salomon aurait eu 700 épouses et 300 concubines. Il laissa se développer des religions païennes dans son entourage « et il arriva, au temps de la vieillesse de Salomon, que ses femmes détournèrent son cœur auprès d'autres dieux ».
Pour ce qui est de la sagesse de son jugement…. Le fameux épisode devant le dilemme qui se pose à lui par la présence de deux femmes se disant chacune mère de l’enfant vivant, décide de trancher la question par l’épée : « Coupez en deux l’enfant vivant... » selon le Livre des Rois. Ce n’est pas encore l’ogre communiste qui mange les enfants tout cru. Ceci dit, chacun a finalement le loisir de trancher, s’il le juge à propos.
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