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Critique de visages


Lou est l'enfant unique de " Gerard" et "Annie" qu'elle nomme d'ailleurs ainsi,instaurant d'emblée une distance affective tout en rendant compte de la relation symétrique imposée par son père au déni de son statut d'enfant et de ses besoins essentiels. Gérard porte l'héritage d'une enfance à la dure, et d'un drame concernant une première union dont il a eu deux enfants. Excuse ou simple constat de ce qui l'a forgé ? Il est devenu la caricature de "l'homme ", " le vrai" à la virilité ridicule, mais surtout l'acteur d'une violence omniprésente avec Lou.
Lou raconte cette enfance et se raconte en tant que femme. Pas de larmoiement, encore moins de victimisation car elle revendique la force acquise et ne renie en rien l'admiration sans borne qu'elle vouait à " son sorcier de l'univers " qui avait créé une complicité sans faille entre eux en l'immergeant dans un imaginaire " plus important que le savoir".
J'ai eu de la tendresse et de la compassion pour la petite Lou sous l'emprise de son ogre. J'ai tremblé pour elle face au climat incestuel dans lequel elle baignait et la pression de son père pour en faire "un homme et non une fillette ".
Cependant je ne me suis pas attachée à la femme qu'elle est devenue. Sa résilience lui a permis de profiter de l'héritage de son père avec sa joie mais aussi avec sa violence. Il était, finalement faible, elle est forte et maîtrise sa vie comme son corps. Elle a rejoint " la meute" et derrière son armure elle observe son père déchu sans émotion, comme on jetterai un doudou dont on n'a plus besoin.
La vie et la mort se côtoient tout au long de ce roman dans une danse malsaine et perverse rendant le récit intéressant mais dérangeant.
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