De si bonnes mères

Un petit village insulaire, pourtant paisible, avec sa communauté soudée, attachée aux coutumes, devient le cadre de meurtres macabres. Un territoire de chasse boueux, qui abrite des corps de jeunes femmes défigurées, le vente vide. La saleté, le froid et l'humidité imprègnent la peau et le cerveau des agents chargés de l'enquête. À leur tête, se trouve Céleste Ibar. Devenue capitaine de la PJ de Nantes après un passage marquant à la BRI, l'enquêtrice se lance à corps perdu dans ce huis clos où chaque habitant semble cacher un sombre secret. Nouvelle voix du thriller psychologique dans la veine de Karine Giebel, l'autrice signe un deuxième roman qui brille par la justesse de ses personnages. Tous voient en Céleste un monstre, y compris elle-même. Mais dans ses doutes, elle est en fait la plus humaine de tous.

L'enquête est longue, tortueuse et réserve quelques surprises. Même si j'ai soupçonné le coupable assez tôt, j'ai pris plaisir à lire le roman jusqu'à la fin. À travers une enquête policière inhabituelle, l'autrice met en avant des sujets dont on ne parle pas suffisamment, comme l'insémination sauvage à laquelle certaines femmes ont recours pour avoir un enfant, un milieu qui peut se révéler violent.

Un thriller très sombre, efficace et addictif, avec une fin magistrale !