«
Kolyma » est la suite d'
Enfant 44.
Leo et Raïssa, son épouse (les héros d'
Enfant 44) ont adopté Zoya et Elena (14 et 7 ans).
Zoya continue de détester Léo, qui s'accroche, par une sorte de « fanatisme sentimental », comme le dit Fraera, qui veut se venger de Léo.
Ancien agent zélé du MGB, Léo enquête aujourd'hui sur les meurtres, comme sur les suicides. « Au même titre que le meurtre, le suicide n'avait pas sa place dans la marche en avant vers une société radieuse. »
Léo doit payer pour le mal qu'il a fait, même s'il se plaît à répéter :
« L'Etat a besoin de gens comme nous »
« Je n'ai fait que suivre les ordres. Et j'ai eu tort. L'Etat a eu tort. Mais j'ai changé. »
Raïssa se noie aussi dans les regrets. « Elle avait passé toute sa carrière à faire de la propagande officielle, à enseigner à ces adolescents que l'Etat avait toujours raison, qu'il était toujours juste et bon. Si Staline était coupable d'avoir laissé se développer un culte de la personnalité, Raïssa y avait contribué. ». Regret surtout d'avoir abandonné un enfant.
Ressentiment, amour et rédemption, voici les ingrédients d'un roman réussi, qui débute par le suicide de celui qui a imprimé le discours de Khrouchtchev et se poursuit à
Kolyma puis à Budapest, dans le tourbillon de la révolution hongroise, du 23 octobre 1956 à novembre 1956, dans un bain de sang, lorsque l'Armée Rouge investit Budapest. le 23 octobre est aujourd'hui un jour férié en Hongrie, « la mémoire de la révolution et de la lutte pour l'indépendance de l'année 1956 ».
Un peu de mélo, un peu de culture, et quel rythme !