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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
American Desperado est l'histoire dérangeante de la société américaine, des années 50 aux années 90, au travers de l'interview d'un malfaiteur fort peu “repenti” qui se qualifie d'”ordure chevronnée”.

Jon Roberts démolit le mythe du gangster honorable.
Il se raconte avec force crimes et violences de manière banale comme vous raconteriez vos frasques d'écolier.
Les contre points d'Ewan Wright qui l'interviewe prolongent les dires du truand en les corrigeant à la marge.

Les liens entre la mafia et les peoples sont soulignés : Jimmy Hendrix, Andy Warhol, Marilyn Monroe à New York, Franck Sinatra et Dean Martin à Miami.

Cette autobiographie est un peu exhibitionniste.
Le truand nous parle comme si nous fréquentions les mafiosi.
Sa vie fut émaillée d'une quantité incalculable de meurtres et d'un trafic de quinze milliards de dollars de cocaïne introduite aux Etats-Unis pour le compte du cartel de Medellin.

Sa peine de 197 ans d'emprisonnement a été réduite à 3 ans pour sa bonne coopération, “une farce, au regard de mes crimes” dira lui-même Jon Roberts !

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Biographie de Jon Roberts, fils d'un Parrain de la mafia américaine. L'histoire se concentre essentiellement sur la période des années 70-80 où le petit malfrat deviendra le plus gros revendeur de cocaïne aux états unis en travaillant avec le cartel de Medelin.
Ce qu'on peut dire c'est que ça envoi du bois, le monsieur à eu une vie plus que mouvementé fait de rencontres improbable avec des politiciens, des stars et des tueurs sans scrupules.
Pas vraiment le temps de respirer, c'est rythmé pis c'est super bien raconté avec cette alternance entre les faits raconté par le cocaïne cowboy et les faits réels énumérés par le journaliste qui l'a suivi pendant trois ans .
Oubliez la romance ici on est dans le concret, une histoire que n'aurait pas renié Scorcese.
Bref passionnant
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Une lecture hallucinante bien loin du Parrain et sa vision romantique de la mafia .
Dans ce récit pas de beaux gestes ou de sentiments juste du sang , des morts et de l'argent. L'ascension de celui qui va devenir le roi de la coke dans les années 80 retracée par le journaliste Evan Wright à l'issue d'entretiens entre les deux hommes en 2008 et 2009.






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À cinq ans, Jon voit son père tirer sur un homme. Son père était Nat Riccobono, tueur à la solde de Lucky Luciano, le patron de toutes les familles de la mafia de NY. « À neuf ans, j'étais incapable de mettre des mots sur ce qu'il m'enseignait. C'est devenu clair quand j'ai grandi : le mal est plus fort que le bien. Tuer, faire souffrir, faire peur, ça donne la maîtrise des situations et le pouvoir sur les gens. » [p. 36] En 1959, Nat Riccobono est expulsé en Sicile. Laissé à lui-même, Jon se joint à une bande de voyous du New Jersey, les Outcast, avec qui il apprend les rudiments de la vie de criminel.

À 16 ans, il se met à bosser pour son oncle Sam Riccobono, autre criminel endurci. Il est chargé de terroriser les mauvais payeurs. À la suite d'une affaire qui tourne mal, il est inculpé pour enlèvement et tentative de meurtre et envoyé en taule où il est repéré par les recruteurs de l'armée à l'affût de ce genre de type hyper violent : « Si tu t'engages, on efface ton casier judiciaire. » [p. 92] Jon se retrouve donc dans un camp de l'armée pour subir sa formation. Il est ensuite expédié au Viet-Nam dans une section de reconnaissance sous les ordres du sergent Steve Corker, réputé pour laisser un sillage de cadavres derrière lui. Son expérience dans les rues de NY ne l'avantage peut-être pas, mais « mieux que la plupart des gens, je pouvais supporter la douleur… et l'infliger. » [p. 95] En 1968, il est rapatrié aux É-U, suite à une explosion qui lui ouvre le dessus du crâne et l'oblige à avoir une plaque de métal.

Lorsqu'il est remis sur pied, il parle à Carlo Gambino de son projet de prendre le contrôle de certaines discothèques de NY. Gambino accepte mais l'oblige à s'associer à Andy Benfante, son ancien garde du corps. Ensemble, ils se mettent à écumer les club non-protégés par la mafia et partent sur une sacrée galère. Pour parvenir à les infiltrer, ils recrutent Bradley Pierce, un type naïf qui connaît tout le gratin de la ville : « J'ai fini par comprendre que Jon et Andy étaient de la mafia. Mais pour moi, l'esprit peace and love de l'époque passait avant les étiquettes et je voyais Jon comme un être humain. Je pensais qu'en allant avec amour vers les gens, quels qu'ils soient, on était forcément payé de retour. » [p. 150] Pendant que Bradley s'occupe des stars, Jon s'assure que tout roule sur des roulettes : « Si jamais quelqu'un cherchait la bagarre, des mecs à moi le traînaient dans l'arrière-salle pour le tabasser à mort, ou presque. Voilà comment je préservais l'esprit peace and love.» [p. 152] Un des passages les plus marrants est lorsqu'ils mettent du LSD dans le punch aux fruits. Ed Sullivan[1], un animateur de la télé réputé antidrogue, en vide un grand verre. le pauvre est si défoncé qu'il doit annuler son émission –The Ed Sullivan Show– plusieurs soirs d'affilée, ce qui rend furax l'oncle de Jon, fidèle téléspectateur de l'émission.

Après avoir bourlingué dans les clubs durant 5 années et avoir été impliqué dans plusieurs affaires louches –dont le meurtre d'un flic–, l'avocat de la famille lui conseille de quitter NY. Craignant pour sa vie, il saute dans une vieille Buick avec 600 $ en poche et un .38 et roule jusqu'à Miami. Là-bas, il contacte Bobby Erra, le fils d'un mafioso aussi cinglé que lui.

Son ascension comme cocaïne cowboy est fulgurante. Il s'associe d'abord à Albert San Pedro, un Cubain dont le passe-temps est de foutre le feu aux maisons de ceux qui lui résistent et de découper ses victimes à la scie à chaîne et donner les morceaux en pâture aux alligators. Jon finit par renconter Max Mermelstein, le représentant du cartel de Medellin à Miami. Il se lance alors dans l'importation et la distribution de cocaïne. Cette partie du livre est quasi surréaliste tant les faits dépassent l'entendement. L'importation de centaines de kilos de cocaïne requiert une organisation particulièrement bien huilée et le génie déployé par Jon et ses associés pour déjouer la DEA[2] et les Garde-côtes est remarquable. Avec tous ces millions qui lui tombent du ciel vient aussi un style de vie extravagant ; mannequins, cocaïne, voitures sport, maisons luxueuses, hélicoptères, bateaux… et nombre d'anecdotes hilarantes.

Lorsqu'il se fait finalement arrêter, il est condamné à 300 ans de prison pour avoir importé 56 tonnes de cocaïne : « Selon l'acte d'accusation fédéral, Max et moi, «représentants américains» du cartel de Medellin, avions passé en contrebande pour deux milliards et demi de coke… » [p. 690] Pour alléger sa peine, Jon dénonce certains collaborateurs dont le général Noriega : « Ce pédophile m'avait fait perdre cent cinquante millions de dollars ! » [p. 691] Sa peine de prison s'allège alors de 297 ans et il n'en purge que 3, « une farce au regard de mes crimes. » [p. 691]

Le récit est mené sous forme d'entrevues –la principale étant avec Jon Roberts. L'auteur, Evan Wright, a admirablement bien rendu la langue et l'humour acéré de Jon Roberts, et on se surprend à embarquer entièrement dans le récit, surtout lors des 200 premières pages. Evan Wright réussit à nous faire ressentir l'extraordinaire sensation de liberté d'un desperado qui vole, tabasse et tue en toute impunité. le récit conserve tous les noms des criminels, policiers, juges et politiciens impliqués, ce qui ajoute au réalisme. Avec ce livre, Jon Roberts entre par la grande porte au panthéon des criminels de renom. Si vous aimez les récits de gangsters, vous ne pouvez passer à côté de ce livre.

* écrit avec Jon Roberts.

[1] Il lança notamment Elvis Presley et les Beatles.

[2] Drug Enforcement Agency.

© Alain Cliche 2014
Lien : https://alaincliche.wordpres..
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Le moins qu'on puisse dire, c'est que Jon Roberts a eu une vie bien rempli. Né dans une famille directement liée à la mafia new yorkaise et à la drogue, Jon - de son vrai nom John Riccobono - n'a pas eu une enfance normale. Rapidement, il a suivi les traces de son père et de ses oncles, pour finir par devenir l'un des cocaine cowboy les plus importants.

Ce livre, c'est une petite bombe qui risque de vous exploser en pleine face. Elle vous fera perdre foi en l'Humanité, et vous ne croirez plus jamais le proverbe qui dit "Le crime ne paie pas". Jon Roberts en est la preuve. Cet homme, un mafieux, meurtrier sans scrupules, à pourtant réussi à s'en sortir et à échapper à la justice durant des années.

Son histoire, elle est retracée dans 700 pages, qui sont le fruit de trois ans de travail et d'interviews d'Evan Wright à Jon Roberts. Ce dernier est mort peu après la publications de ces mémoires... que j'ai personnellement été ravie de lire.

C'est fascinant d'apprendre tout ça sur l'organisation hors-norme des mafieux, de découvrir l'ascension d'un cocaine cowboy. Et le pire, c'est que, même si Roberts est un salopard de première, je l'ai trouvé attachant, voire amusant. Presque tout ce qu'il a fait me répugnait, m'horrifiait, mais je le trouvais fascinant... comme si son charisme ressortait à travers ses pages. Il m'était impossible de le détester, malgré tout ce qu'il avait pu faire.

Dès les premières pages, il dira : "Peut-être que je suis un psychopathe. La majeure partie du temps que j'ai passé sur cette terre, je n'ai eu aucun respect pour la vie humaine. Ç'a été la clé de ma réussite."

Oui, ce livre est hors-norme.

Et c'est pour ça que vous devez le lire !
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Le livre donne des informations intéressantes sur la façon dont le trafic de drogues s'est établi en Floride dans les années 80. Notamment le rôle d'un personnage clé qui a trouvé les pistes atterrissage pour les avions chargés de cocaïne et mis au point les hors-bord indétectables par les gardes-côtes. IL est moins surprenant lorsqu'il conte par le menu la béance morale de son "héros" . La question de la fascination de l'auteur(Evan Wright a recueilli les confessions de Jon Robert) pour le gangster est ouverte. Je pense qu'il parvient à une position intéressante en n'oubliant jamais l'infamie de son personnage tout en racontant ses "hauts faits" qui peuvent parfois impressionner.
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Ce livre est une petite bombe qui emporte avec elle le peu de croyance que l'on peut avoir en l'Humanité. Jon Roberts est la preuve que l'on peut être le plus beau des salopards et s'en sortir. Car la corruption et la criminalité règneront toujours sur notre monde. Ce livre ne peut que marquer les esprits lorsque l'on sait que c'est une biographie et que tout ce qui est cité est absolument véritable. le travail d'Evan Wright est d'ailleurs très méticuleux puisqu'ils s'applique à vérifier au maximum toutes les informations citées par Jon Roberts afin d'être au plus près de la vérité.
Le "personnage" de Jon Roberts m'est apparu comme très sympathique, ce qui est particulièrement gênant puisqu'il se vend lui-même comme une belle enflure. Wright nous le dit dès le début : Jon est absolument charismatique. Ce qui est étonnant, c'est que ce charisme se ressent à travers l'oeuvre. Impossible de détester ce personnage. Il incarne à lui seul tous les "méchants" que l'on peut aimer dans la littérature et dans les films. Sauf qu'il est réel.
D'ailleurs, si cette oeuvre avait été fictive, on aurait pu lui reprocher d'aller trop loin. C'est là où le côté biographique a tout son intérêt : il rend réel ce que l'on n'aurait même pas voulu inventer.
Le passage sur la guerre au Vietnam m'a particulièrement marqué, car on a l'habitude de nous vendre des soldats avec leur côté humain et voilà que l'on nous montre une autre facette des soldats : le soldats sans coeur qui prend même plaisir à faire souffrir son prochain. Un passage qui peut-être dur, mais qui reflète bel et bien une réalité que l'on veut rarement montrer. A l'image du reste de l'oeuvre.
Lien : http://oukouloumougnou.blogs..
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"La majeure partie du temps que j'ai passé sur cette terre, je n'ai eu aucun respect de la vie humaine; ça été la clé de ma réussite"
Voilà c'est clair, tout est dit!
John Riccobono se raconte comme il raconte l'Amérique.
La fin justifie les moyens, aucune morale, aucune culpabilité tant qu'on peut avoir et avoir encore.
C'est violent et dérangeant le livre ne glorifie pas l'homme encore moins ses actes mais il rend compte comme un journaliste sait le faire.
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Un bon livre pour se faire une idée sur l'envers du décor de la mafia aux US, malgré certains passages sûrement romancés, Jon Roberts & Evan Wright ont sû me captiver tout le long ! A lire absolument !
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