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Critique de xalatan


Ce livre est passionnant. Il a pour objet de confronter les témoignages des quatre principaux grimpeurs français ayant réussi l'ascension de l'Annapurna en juin 1950.

En effet, pendant longtemps, seul le best-seller "Annapurna" de Maurice Herzog fut connu du grand public. Ce n'est que longtemps après que la version des autres grimpeurs, Lachenal, Terray et Rébuffat, sera connue.

Il y a donc deux récits dans ce livre : le récit incroyable, extraordinaire de l'Ascension de l'Annapurna où ils risquèrent la mort à plusieurs reprises. Et le récit qui s'apparente à une enquête policière, voulant découvrir en quoi la version "officielle" de cette ascension diffère de celles écrites par les autres protagonistes.

L'auteur, David Roberts, veut malheureusement en faire à tout prix un règlement de compte, un livre à charge contre Herzog qui avait été désigné chef de l'expédition. Cette obsession nuit à l'objectivité du récit et elle est bien inutile, car le récit lui-même est palpitant !

Je retiens pourtant deux accusations importantes : subventionnée par le Comité de l'Himalaya, dont le président est Devies, un ami gaulliste de Herzog, les 3 autres participants, guides de montagnes, doivent jurer obéissance à leur chef d'expédition. Une pratique inconnue qui a beaucoup choqué. Pire, le lendemain sur le tarmac devant l'avion, Herzog leur fait signer à tous les trois un "contrat" leur interdisant pendant 5 ans d'écrire ou de publier ou d'intervenir publiquement sur l'expédition à leur retour ! Cette exigence déplacée a été très mal vécue par les trois autres. D'autant plus que, financièrement, gagnant leur vie grâce à la montagne, ces trois guides n'allaient rien gagner pendant les mois de l'expédition himalayenne.

Pour les autres griefs, entre autres les coupes que Herzog et Devies font dans le journal de Lachenal avant de l'éditer (Lachenal étant décédé en 1955, et Herzog étant devenu le tuteur de la famille) , je trouve que l'auteur fait "monter la mayonnaise" comme on dit pour pas grand-chose.

Bref, un livre passionnant, à lire pour le récit détaillé, à 4 voix, de l'Ascension de l'Annapurna mais sans accorder trop d'importance aux soi-disant "accusations" de l'auteur. Il faut se rappeler qu'en 1950, ces grimpeurs ne disposaient ni de cartes de terrain, ni de bouteilles d'oxygène (ils les ont refusées), ni de souliers adaptés (d'où les engelures et pertes d'orteils), ceux-ci étaient encore de simples souliers de montagne en cuir, ni de médicaments adaptés pour la montagne ou contre les engelures – ce qu'ils ont accompli est un véritable exploit !



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