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Critique de Pois0n


Pois0n
16 décembre 2018
Une histoire en deux temps : voilà ce qu'est Les diamants du passé, dont les deux parties, de longueur pas tout à fait égale, forment un tout composé de deux intrigues distinctes.

La première relève du pur romantic suspense, voire du thriller gentillet. Laine, jeune femme (presque) bien sous tous rapports, se retrouve poursuivie par son passé, sous la forme d'un criminel dangereux lié à son père et prêt à tout pour mettre la main sur les diamants escamotés par ledit paternel.
Ici, pas vraiment d'enquête au programme ; même la chasse au trésor se veut finalement assez superficielle. Tout repose entièrement sur les dernières paroles de Willy et les recherches plus actives menées par l'ennemi tapi dans l'ombre. Celui-ci surveille en effet presque tous les faits et gestes de Laine et Max... et à aucun moment, on ne pense la demoiselle réellement en sécurité. Un bon point pour l'ambiance donc, étant donné qu'à côté de ça, la romance manque cruellement de crédibilité : trop rapide et en apparence peu sérieuse, comme si Laine et Max jouaient tous les deux à mettre la charrue avant les boeufs, on peine à croire au grand amour réciproque instantané. Pourtant, à côté de ça, les personnages sont franchement sympathiques, entre Laine qui tente désespérément de tirer un trait sur son enfance mouvementée – sans toutefois y parvenir totalement –, et surtout son père, incorrigible gredin qui s'assume, cliché de la vision romancée du voleur sympathique possédant sa propre morale, contrastant avec l'autre voleur de l'histoire, sans scrupules celui-là. Clairement, la relation très compliquée entre le père et la fille fait tout le sel de l'histoire, qui se suit certes sans surprise, mais aussi sans déplaisir, jusqu'à son dénouement.

… Dénouement ? Pas tout à fait, puisque cinquante ans et des brouettes plus tard, la descendante et Laine et Max se retrouve à son tour embarquée dans la chasse aux diamants manquants. Cependant, cette fois, ce n'est pas elle l'héroïne, mais une représentante des forces de l'ordre, Eve Dallas, qui cherchera moins à trouver les pierres qu'à attraper un meurtrier. Point de romantisme dans cette seconde partie, mais un vrai polar pur jus. On est face à une enquête traditionnelle pour résoudre un crime, dont toute cette histoire de diamants n'est que le mobile. Eve se concentre donc sur le coupable, ses agissements, et surtout son identification. de ce côté-là, assez peu de mystère, mais les investigations sont bien menées, leur rythme régulier, et le tout se suit comme un bon épisode des Experts.
En revanche, côté personnages, tout ça est très froid. de l'équipe qui entoure Eve, on n'apprendra pas grand-chose, et de la policière elle-même, tout au plus nous donnera-t-on quelques bribes d'informations sur un passé chargé, qui ne suffit pas à la rendre attachante. En effet, Eve adore aboyer sur les gens plutôt que se montrer aimable, sans la moindre raison valable, et tape rapidement sur les nerfs.
Enfin, notons que le côté futuriste se fait assez discret... tandis que le côté rétro, lui, est omniprésent ! Écrit en 2003, le roman met pourtant en scène des technologies déjà dépassées ou sur le déclin il y a quinze ans (disquettes, dictaphone...), Internet semble ne même pas exister... Bref, on peine un peu à s'immerger dans le récit à cause de ce côté rétrofuturiste constant qui donne un style, certes, mais casse aussi tout réalisme.

Au final, on passe quand même un bon moment, d'abord avec cette chasse au trésor au rythme tranquille et ses personnages hauts en couleur, puis avec ce polar certes convenu mais bien foutu, le tout axé autour des fameux diamants bien sûr, mais surtout du thème de la famille, de l'héritage des valeurs et du désir de suivre les traces de ses aînés ou au contraire de s'en écarter. On pourra tout de même reprocher aux deux parties de l'histoire un manque total de retournements de situation, en faisant finalement une lecture assez convenue.
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