Le noir d'un grain de beauté
Parce que j'ai fini le dernier roman d'
Yvan Robin à nu.
Parce que l'Homme pousse le monde vers l'abîme, inexorablement et qu'il semble parfois que seule la puissance de la littérature le retienne encore dans sa chute.
Alors , si vous vous demandez ce qu'il restera de notre monde à sa fin, l'histoire de ce père et de ce fils séparés par les flots risque de vous secouer sacrément.
Au premier jour,
Yvan Robin éteint le soleil.
Coupez la lumière et tout pourrira dans ce compte à rebours divin; la planète et l'humanité toute entière.
On navigue aux bruits, on dérive aux odeurs, dans ce nouveau monde de ténèbres et de putréfaction, seuls face à nous-mêmes.
Yvan Robin réussit à dépeindre les combats de nos abysses intérieurs, à la manière d'une toile de maître, entre le noir de Soulages et la dévastation du Radeau de la Méduse de Gericault.
Le noir et la brutalité,
plongés dans un flot poétique.
Car sur ce radeau en perdition , on s'oriente au son de la poésie qui déchire la nuit.
On finit à poils, j'vous dis, l'humanité à fleur de peau, nichée dans le noir d'un grain de beauté.
L'écriture d'
Yvan Robin a pris de l'ampleur avec ce 4ème roman.
Après nous le déluge fait joliment écho à son tout premier texte , écrit en 2011, creusé par le même vitriol poétique,
La disgrâce des noyés.
La littérature n'a pas fini de nous sauver des eaux.