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Critique de JIEMDE


« Ne faites jamais chier un Bojarski » !

Achetant Les Morts de Riverford de Todd Robinson – traduit par Alexis Nolent - je me faisais un plaisir de retrouver Boo et Junior, héros barjots de ses deux précédents opus. Same player do not shoot again : place ici à Cam et Bork, deux frangins que tout oppose mais que la mort de Duncan, leur père, va à nouveau réunir, pour le pire plus que le meilleur.

Mais parallèlement, dans leur petite ville de Riverford en Nouvelle Angleterre où la désindustrialisation a durablement installé la misère, le fil du banquier-magnat local est retrouvé assassiné en pleine rue. Exécuteur des basses oeuvres de recouvrements ou d'expulsions de son père, ses nombreuses victimes sont autant de coupables putatifs.

Lancé aux trousses de son frère, Cam va rapidement lui découvrir des raisons d'avoir trempé dans le meurtre. Comme Franck et Julius, les flics en charge de l'enquête. Mais au fil des pages, cette histoire devient presque accessoire, tellement le sujet du livre est ailleurs.

Car après tant d'autres, Robinson rejoint à son tour la cohorte des auteurs US qui décryptent cette Amérique des laissés pour compte. À Riverford, les plus heureux sont ceux qui en sont partis. le désoeuvrement, la petite délinquance et la meth occupent les plus jeunes, tandis que la survie au quotidien est la préoccupation des plus vieux.

Alors les maisons brûlent. Incendiées par leurs propriétaires plutôt que de laisser le banquier s'en emparer. Ou par leurs voisins pour faire fuir les dealers et junkies qui les squattent. Et les esprits et rivalité s'échauffent. « C'était la nouvelle Amérique, réduite aux dimensions d'un tout petit microcosme de stupidité. Et les gens se demandaient pourquoi Trump avait été élu ».

C'est bien traité mais n'apporte malheureusement pas grand-chose de nouveau sur ce sujet social. Heureusement, Robinson n'est jamais aussi bon que quand il décrypte les âmes et les duos humains : son approche de l'évolution des relations violentes mais fraternelles de Cam et Bork - et à un moindre niveau de celles de Franck et Julius - sonne juste. Et le regard qu'il pose sur eux est bienveillant et émouvant. Mais je le préférais sur Boo et Junior !
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