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Critique de marina53


À la mort de son mari, Antonia part vivre chez l'un de ses fils. Mais parmi ses affaires qu'elle a rapportées avec elle, elle ne retrouve plus une photo qui lui tient à coeur. Une photo d'elle, avec ses frères, sa soeur et sa mère, prise lors d'une journée à la plage. Aussi, ses fils n'ont eu d'autre choix, après des mois de bouderie et de cierges allumés, de retourner dans sa maison. Comble de chance, ils la retrouvent là-bas. Antonia s'empresse alors de la coincer sous le verre de la table de chevet. Pourquoi cette photo a-t-elle tant d'importance à ses yeux ? D'autant que la famille est incomplète...

À partir de ce cliché, datant de la fin de l'été 46, Paco Roca rembobine le film et nous invite à faire connaissance avec sa mère, Antonia. La jeune fille grandit dans une famille très modeste, avec ses parents, Carmen et Vicente, et ses cinq frères et soeurs. Une famille qui sera frappée, comme beaucoup d'autres, par la guerre espagnole. Il dépeint, avec une grande sensibilité, les liens entre frères et soeurs, l'éducation très croyante de sa mère, la violence de son père, le machisme omniprésent, les salaires de misère pour un travail harassant, l'avenir tout tracé pour les femmes qui ne semblent avoir d'autre choix que de devenir mère au foyer, l'impossibilité pour elles de faire des études, les événements tragiques qui marqueront toute la famille... Avec en toile de fond, la guerre espagnole et ses conséquences dramatiques, les rationnements, le marché noir... Sans misérabilisme, l'auteur dépeint, avant tout, la vie d'une femme courageuse, au crépuscule de sa vie, qui aura su s'adapter, se relever, faire front parfois et recréer l'illusion et l'idéalisation parfaites du bonheur, photographié en ce jour d'été. Profondément humain, tendre et poignant, cet album est un très bel hommage d'un fils à sa mère...
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