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Critique de lagier


Un roman étonnant.
On débute sur une scène de sexe très explicite où l'auteure partage tous les détails sur sa façon de s'abandonner dans sa sexualité et de donner du plaisir à son mari. On peut se dire après ce début en fanfare que ce roman va être une ode au plaisir des sens, entre adultes consentants, équilibrés et heureux de partager l'une des plus belles choses qui soit. On se dit que pour s'épanouir ainsi il faut du respect mutuel, de l'amour, de l'envie de donner et de recevoir.
Cependant, après cette entrée en matière (où d'ailleurs on ne change pas de chapitre car en fait ce roman est un texte continu sans interruption), on passe à ce qui fait d'Elizabeth l'adulte qu'elle est devenue… certes libre dans sa sexualité mais prisonnière d'un passé douloureux et d'un mental torturé, à tel point que je me suis demandé finalement si quelque chose « tournait rond » chez elle.
Trois consultations par semaine chez son psy (quand même) depuis de nombreuses années, des blessures certes liées à de graves événements mais jamais guéries, des complexes à n'en plus finir, le poids pesant de son éducation sur ses épaules.
Les dialogues avec le psy sont intéressants pour comprendre qui est vraiment Elizabeth, mais j'ai trouvé que la partie qui décrit « l'accident » (je laisse les lecteurs découvrir quel accident) est à mon avis trop longue et trop détaillée. Ce qui fait l'intérêt de ce roman c'est justement il me semble de comprendre quels sont les impacts du passé sur le présent, et dans un sens plus large, les conséquences sur leur vie des drames que vivent certains. J'aurais aimé que l'accident soit moins décrit mais que l'auteure nous aide à mieux comprendre comment ces événements ont fait l'Elizabeth adulte.
Une Elizabeth dans laquelle je n'ai trouvé absolument aucune once de bonheur, à tel point que la quatrième de couverture précisant que ce roman est en partie autobiographique, j'en suis venu à me dire que je plains Charlotte Roché si toute sa vie ressemble à celle de son héroïne.
Le fin du roman est assez déroutante, puisque l'auteure nous livre une grande tirade sur le poids de certaines amitiés qui peuvent parfois être plus néfastes qu'utile. Je veux bien croire que ce n'est pas toujours facile de comprendre cela, mais de là passer plusieurs années en thérapie pour comprendre que l'on peut s'en défaire pour avancer...
La seule petite touche d'espoir semble arriver à la fin, pour un sujet qui me semble finalement bien futile par rapport à l'esprit torturé d'Elizabeth.
Au vu de tout ceci, la sexualité de ce couple semble finalement être une belle façade qui cache un édifice bien bancal et ce qu'ils partagent dans le lit ne reflètent en rien leur supposé équilibre. Alors ce livre a au moins un avantage, cela de questionner sur cet ensemble que forme un couple : respect, amour, bonheur, équilibre, sexualité, etc… L'auteure écrit plusieurs fois dans son roman que « si ça va au lit, ça va dans le couple », mais finalement à lire cet ouvrage, on se dit qu'il vaut mieux qu'il y ait d'abord tout le reste, puis et là c'est la cerise sur la gâteau, l'entente « au lit ».
Car très sincèrement, je n'aimerais pas être aussi torturé que cette Elizabeth de Petites morts.
En parlant de "petites morts", c'est un titre vraiment très bien choisi pour cet ouvrage.
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