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Critique de alouett


Dans la rue, les enfants jouent à la guerre. Il y a tout d'abord le conciliabule durant lequel les ordres sont prononcés. Pour Tit-Yves, La Lune, Turcotte, Moineau… le combat fait rage. Claude Jasmin fait partie de cette petite troupe. Sa famille vit dans un quartier populaire de Montréal. Son père travaille dans un restaurant, sa mère s'occupe du foyer et des six enfants. Claude a 8 ans. Son quotidien de Claude, c'est l'école dont il ne parle pas trop. Par contre, il passe tout son temps libre avec ses amis, ils font les quatre-cent coups. de temps en temps, il doit aider mère dans les quelques tâches qu'elle lui confie et consacrer quelques heures au prêtre qu'il assiste en tant qu'enfant de choeur. Son père, fervent catholique, aimerait qu'il devienne prêtre.

Mais ce jour-là, alors que Claude joue à la guerre avec ses copains, qu'ils s'entretuent à l'aide de fusils imaginaires, la radio diffuse l'annonce officielle qui se répand comme une trainée de poudre. « La guerre est déclarée ! La guerre est déclarée ! »

Les adultes ne parlent plus que de ça et les suppositions vont bon train. Pour Claude ça ne change pas grand-chose, Noël succède à Halloween, un nouveau copain s'installe dans le quartier, il rencontre sa première amoureuse. Pourtant, quand il regarde un peu ce qui se passe autour de lui, il y a ces scènes d'adieu sur les perrons, des jeunes hommes mobilisés reçoivent une dernière embrassade de leurs parents avant de partir pour la guerre.

Est-ce que tu devras aller à la guerre, papa ?

Normand Grégoire adapte un classique de la littérature québécoise écrit par Claude Jasmin. « La Petite Patrie », roman autobiographique publié en 1972, revient sur cette période particulière de la Seconde Guerre Mondiale et témoigne de la manière dont un enfant a pu percevoir ces événements lointains pour lui qui habite à Montréal, dans un quartier populaire… une petite enclave chaleureuse. Il y a somme toute assez peu de répercussions sur son quotidien du fait que d'une part le conflit armé se déroule sur un autre continent et d'autre part que la bulle protectrice de l'enfance ne le confronte pas directement à cette réalité (les enjeux sont abstraits, il est question de Pologne et d'Hitler mais il n'a pas plus de détails). Je n'ai pas lu l'oeuvre originelle et je ne suis donc pas en mesure d'apprécier si cette adaptation lui est fidèle. En teneur, j'imagine qu'elle en respecte l'esprit cependant, je me demande si le rythme de l'histoire est aussi soutenu dans le roman qu'il ne l'est dans cet album. En effet, le scénario se construit grâce à une succession d'anecdotes qui fleurissent le quotidien, à l'instar de cette illustration en couverture où l'on voit l'effervescence d'une rue d'une quartier populaire montréalais : le blanchisseur chinois qui porte un sac de linge, le facteur passe à vélo, un homme se lamente sur le trottoir, deux militaires se promènent dans la rue. Les gens de croisent, se saluent. Au beau milieu de ce brouhaha, le petit Claude observe la scène et au premier plan, la silhouette de cet homme (Claude Jasmin ?) qui semble attablé à la terrasse d'un bistrot… il se remémore… il témoigne, écrit son roman, l'histoire de son enfance.
Lire l'article complet sur le site : https://chezmo.wordpress.com/2016/03/23/la-petite-patrie-jasmin-gregoire-rocheleau/
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