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Critique de Bazart


Bazart
12 décembre 2018
Il a fallut qu'un jour, le jeu de cache-cache que faisait souvent Tom avec sa fille au milieu des fougères ne soit plus un jeu. Malgré leur entraînement, la traque des Rangers aura raison de leur liberté.

Avec leurs chiens pisteurs, c'est la société qui les rattrape : celle des maisons en dur, des répertoires administratifs, de travail, de l'école... Il leur faudra donc quitter la tanière longuement aménagée au coeur de l'immense parc de Portland.

Comme importés dans le mauvais décor, les deux êtres déracinés flottent dans leur nouvel environnement.

Habitués à faire avec peu, et à l'entourage exclusif des arbres, ils errent aux milieu de ces gens qui ne les comprennent pas, et de toutes ces « choses » qui ne leur appartiennent pas.

Pourtant l'adolescente Tom fait peu à peu la découverte du contact humain... qui pourrait bien estomper son regret de la vie sauvage.

Ce lien social que fuit précisément son père, qui redoute les questions et supporte mal ce qu'il vit comme une prison physique et mentale.

Derrière le propos apparemment simple (le passage de la vie sauvage à la « civilisation »)et la parcimonie des dialogues, ce livre dit peu pour signifier beaucoup.

Aucune mièvrerie dans son discours : il n'est pas question de compter fleurette sur la douceur de vivre dans une forêt humide, à manger des racines et à boire de l'eau de pluie.

Si on peut lire en filigrane une critique de cette société qui créé des moules et des marges, ce n'est que suggestion, et jamais le roman de Peter Rock ne tombe dans l'ode naïve du retour à la nature et à la vie sauvage.

Malgré la rudesse de ce quotidien atypique, la dureté des événements racontés et la force des épreuves traversées (ruptures, peurs, arrachement...) le roman de Peter Rock ne laisse aucune place à la violence.

Porté par un écrin de verdure débordante, et des personnages dessinés avec une finesse infinie (la pureté du couple père-fille , « Leave no trace » n'est au bout du compte rien d'autre que délicatesse et résilience.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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