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Critique de Tricape


Ce roman est une petite merveille de la fin du XIXe siècle !

Bruges dont la mer s'est retirée et qui est laissée pour morte, Bruges dont le béguinage est lui-même une ville de silence dans la ville morte ("si vide, si muette, d'un silence si contagieux qu'on y marche doucement qu'on y parle bas comme dans un domaine où il y a un malade"), Bruges ne pouvait être que la seule ville où Hugues, après avoir perdu sa jeune épouse, a pu venir réfugier son prégnant veuvage. Il erre le long des canaux et la mélancolie du lieu l'imprègne si profondément que la ville devient comme un personnage plein de compassion pour celui qui, inconsolable, a perdu son âme soeur.

Soudain, est-ce un rêve, une hallucination ? Une femme, ressemblant à s'y méprendre à la disparue, croise Hugues sur le chemin d'une de ses tristes promenades nocturnes. Vous lirez la suite...

le charme de ce texte réside dans la capacité experte de son auteur à rendre l'atmosphère de la ville ; si vous vous y êtes trouvé un soir d'hiver après que la circulation automobile a cessé et que le bruit dominant soit le silence transpercé par les notes des carillons, si vous avez vu les perspectives ouatées des venelles et canaux dans la brume formant "un amalgame de somnolence plutôt grise", vous referez au long de ces pages une promenade pleine de réminiscences.

Dans son avertissement, Georges Rodenbach (ami de Villiers de l'Isle-Adam, des Goncourt et Daudet), précise que "cette Bruges qu'il nous a plu d'élire, apparaît presque humaine... Un ascendant s'établit d'elle sur ceux qui y séjournent". de même, par l'alchimie de l'écriture, ce très court roman exerce par contagion sur son lecteur un effet agréable et durable malgré la dominante sombre du décor et du récit.
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