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Critique de tynn


Belgique 1937.
Subjugué par le discours d'un prophète fasciste, le jeune Christian Simenon sort du meeting en ayant trouvé sa voie. le vociférant Léon Degrelle, chef du parti Rex, lui a tapé dans l'oeil. C'est dit, il en sera: pour le patriotisme et la gloire du peuple belge, pour la très Sainte Église, pour barrer la route aux bolcheviks...
Christian adhère et devient un salaud ordinaire.

Christian, jeune frère de Georges nait dans une famille très catholique. C'est un petit garçon sans envergure, protégé/préféré d'une mère bigote. le grand Simenon va fuir la vie familiale provinciale et courir après la renommée. le "petit " restera sur place pour la vie étriquée d'un homme banal, qui devient collabo pour acquérir un semblant d'envergure.

Voici une biographie romancée qui redessine une époque, et met en lumière une fratrie insolite: un aîné, écrivain reconnu, qui vit la période de guerre sans contrainte dans ses villégiatures campagnardes françaises, et un puîné entraîné dans des choix qui se concluront par une condamnation à mort par contumace.
Si rien n'est à retenir de la vie honteuse de Christian, il est étonnant de lire le portrait guère flatteur de Georges, écrivant des papiers de jeunesse dans la presse d'extrême droite, aux accents d'antisémitisme, et se satisfaisant d'une belle indifférence pour les drames de l'occupation.
Et que penser du mutisme de Georges face au parcours de Christian: tolérance, sympathie, honteuse négligence?

En dépit d'un sujet insolite, je suis assez déçue de cette lecture. L'accroche par le frère Simenon est assez indigente et le livre se résume souvent (dans sa première partie) à une tribune caustique et décalée de la mouvance fasciste de l'époque et de son mini Führer, Léon Degrelle. Quant à s'interroger sur la véracité des faits et du parti pris de l'auteur, on en revient toujours aux mêmes questions sur les biographies romancées: vrai ou pas vrai?

Dommage également que la narration soit alourdie par un exercice stylistique d'écriture lyrique qui m'est apparue pénible. La prose est déroutante, gouailleuse, foisonnante, caustique, redondante ( grand saut au dessus de certains paragraphes), elle déferle de pages en pages et noie littéralement le plaisir de lecture. Quelques belles formules font surface mais en général, l'excès tue l'effet.

En conclusion, une histoire belge sans humour.
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