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Critique de araucaria


J'attendais beaucoup de ce roman, car j'apprécie Jean-Claude Rogliano et me suis délectée à la lecture et la relecture de "Mal Concilio"... de plus, cette oeuvre "Visa pour un miroir" est très recherchée sur le marché du livree d'occasion et se négocie à des prix faramineux. Alors, je dois avouer ma déception et mon sentiment très mitigé en le parcourant. Jean-Claude Rogliano établit une comparaison entre la Corse qu'il a connue pendant son enfance et tout de suite après guerre et la Roumanie exsangue après les années Ceaucescu. le convoi humanitaire parti de Corse après la révolution roumaine découvre un pays où les habitants sont dans le plus grand dénuement rappelant à l'auteur certains quartiers miséreux de Bastia dans les années 1930-1940. Je conçois cette comparaison et cette trame du roman. Mais je reprocherai cependant à l'auteur de trop déborder sur l'histoire plus contemporaine de la Corse, avec des longueurs, des redites, des pages en trop. Il y a trop de politique à mon goût dans cet ouvrage. Et je ne crois pas que l'évocation des événements d'Aléria, du plastiquage du relais de télévision du Pigno, au-dessus de Bastia, ou l'évocation du dynamitage d'une villa occupée par des enseignants continentaux avaient leur place dans ce roman et apportent un plus à cette oeuvre... où la misère dépeinte en Roumanie est assez criante de vérité et où celle qui sévissait à Bastia parle aussi... Mais dans les années 30 et de l'après-guerre cette misère sévissait aussi sur le continent et était récurrente dans les faubourgs populaires des grandes villes françaises. Elle se manifestait le plus souvent par des logements insalubres et sans confort et cela a largement perduré jusqu'au milieu voire la fin des années 1960. Tant les villes avaient eu à souffrir de la guerre et des bombardements, rendant cruciale la crise du logement. J'ai connu ces quartiers en banlieue parisienne, lorsque j'étais enfant, et y ai même vu des bidonvilles. Donc il ne me semble pas que la Corse était plus miséreuse que le reste du pays. Mais l'on pourrait débattre très longtemps sur ce sujet; en évoquant aussi par exemple les corons ou les cités ouvrières du bassin lorrain... où les habitants n'étaient pas des nantis mais des travailleurs besogneux... Note moyenne donc pour ce livre, je le regrette et me sens aussi un peu frustrée par ce rendez-vous manqué avec l'oeuvre de Jean-Claude Rogliano.
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