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Critique de latina


Non, jamais je ne pourrai oublier cette vision si profonde des kamikazes japonais à la fin de la 2e guerre mondiale !
Endoctrinés par le Bushido, le code d'honneur du samouraï, ils ont laissé leurs jeunes vies s'envoler vers les cieux pour mieux s'écraser en piqué sur les porte-avions de l'ennemi. Nicole Roland signe ici une oeuvre, que dis-je, un bijou aux contours précieux, qui mêle la poésie japonaise si délicate, si amoureuse de la vie, au respect du devoir et de l'honneur, totalement inféodés à la mort.
Par une stratégie narrative particulière, elle nous mène droit au coeur de ces jeunes, souvent universitaires, que l'on a enrôlés à la fin de la guerre pour tuer et se faire tuer. Kosaburo, oui, c'est le titre, est un jeune homme plein d'idéal et amoureux de Mitsuko. Celle-ci, pour sauver l'honneur de sa famille (eh oui, toujours l'honneur) suite à la défection de son frère Akira, se fera passer pour ce dernier et deviendra un pilote de chasse chevronné. Mais c'est elle, dans la majeure partie du roman, qui parlera, qui nous ouvrira son coeur partagé entre le patriotisme – lucide, pourtant – et son tendre amour.

Nicole Roland m'a émue jusqu'aux larmes, surtout à la fin lorsqu'elle nous révèle que ce roman, elle l'a écrit en mémoire de sa fille passionnée par l'Orient et qu'elle a voulu faire revivre, tel Kosaburo qui, avant de mourir, écrivait dans son carnet : « Il y a un oiseau, un seul, qui se renouvelle et se crée lui-même. Dans son nid, il amasse de la cannelle, du nard odorant, de la myrrhe aux fauves reflets. Il se couche dessus et termine sa vie au milieu des parfums. Alors, du corps paternel renaît un petit phénix ».

Je peux vous certifier que son désir a été entièrement exaucé à travers ce roman taillé comme un diamant.
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