Je veille à l'intérieur, puis je trouve quelque loisir que l'étude remplit ; je me retire avec délices dans ce petit cabinet où Montaigne, Massillon, Bossuet, Rousseau, Fléchier, Helvétius, Voltaire, me tiennent compagnie tour à tour.
(p. 76)
Le plus heureux n'est pas celui à qui tout rit, mais celui qui s'accommode le mieux à tout.
(pp. 77-78)
Je n'y tiens pas : vite, prompt, tôt, du papier, une plume.
(p. 53)
En vérité, c'est une chose étrange que la vie, cette succession rapide de sentiments contraires et d'événements bizarres ! En considérant les singularités qu'elle me présente, j'aurais presque la fantaisie de tenir un journal de mon esprit, de mon cœur, et des circonstances qui me sont particulières : la première partie offrirait bien des folies, la seconde bien des révolutions, la troisième assez de variétés. Au reste, le recueil pourrait ne pas valoir grand-chose : il n'est personne qui ne se croie dans le cas d'en faire un très curieux, et cependant il est certain que très peu de ces histoires individuelles seraient capables d'intéresser. Nous jugeons de l'importance des objets par l'impression qu'ils font sur nous ; le sentiment nous sert de télescope : avec lui nous croyons toucher des objets qui sont à une étonnante distance, et nous sommes assez sots parfois pour imaginer que nos voisins sont affectés comme nous.
(p. 62)
[Les femmes] sont vraiment reines qu'autant, non qu'elles donnent des lois, mais qu'elles n'en reçoivent d'aucun homme.
(p. 26)
J'aurais voulu pouvoir me dérober à tout ce qui m'environnait, et me placer au pied d'un arbre pour rêver et t'écrire sous ces tilleuls qui ont vu naître notre amitié.
(p. 44)
L'image du ridicule divertit ; mais je suis choquée de celle de servitude que présentent ces chaînes de l'opinion, dont on se rend esclave volontaire.
(p. 25)