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Critique de Bernardbre


Dans ce livre nourri d'histoire sociale, roman ou récit, la couverture, sagement, n'en dit rien, Jean Rolin embarque son lecteur dans un périple apparemment erratique le long du littoral français, s'arrêtant dans quelques grands ports industriels : de Saint-Nazaire à Lavera, ancien port pétrolier de Marseille, en passant par le Havre, Dunkerque, Calais. L'écriture de Jean Rolin, descriptive, simple, sans effets, quasi journalistique mais d'une grande précision et d'une grande rigueur, s'appuie sur nombre de documents d'archives et de témoignages, tout en restant d'une remarquable fluidité. À Calais, son lecteur rencontre les immigrants clandestins que l'on appelle tous là-bas des Kos'vars tandis qu'il découvre l'envahissement du port du Havre par les conteneurs ou côtoie les syndicalistes de Saint-Nazaire et les dockers de Dunkerque. Lieux de France et peuples du monde, gens de toutes origines qui vivent et travaillent dans ces ports.
Presque toujours, le narrateur se place en retrait d'un récit pourtant écrit à la première personne, mais va, petit à petit, semer quelques menus indices autobiographiques, laissant apparaître en filigrane une façon d'enquête et le début d'un fil conducteur entre ses différentes étapes : la ressemblance avec un père dont il évoque la vie dans les années 1930, un passé de soixante-huitard qui révèle son âge, un bref emploi de docker, le souvenir d'un oncle médecin sur les transatlantiques...
Mais le lecteur ne recollera pas les pièces en désordre que lui distribue Jean Rolin: le puzzle reste incomplet. Aucune conclusion ne vient clore ce livre : la porte reste ouverte sur l'image finale d'un écran de télévision donnant le score d'un match de football entre Liverpool et l'Olympique de Marseille ; à la mi-temps: zéro à zéro.
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