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Critique de Blok


La Comédie Humaine du vingtième siècle. C'était d'ailleurs l'ambition de l'auteur au départ. Dans l'ensemble, objectif atteint.
L'ouvrage est une peinture de la société française entre le 6 octobre 1908 et le 7 octobre 1933, à travers une foule de personnages et d'intrigues qui se mêlent et se répondent. Il n'y a pas de héros ou il y en a trop. Un fil conducteur nous est cependant donné à travers deux amis, qui traversent l'oeuvre de bout en bout. Jallez et Jerphagnon entrent tous deux à Normale Supérieure ce 6 octobre 1908 qui donne son titre au premier roman de la série. Ils prennent des chemins différents qui représentent sans doute les voies entre lesquelles l'auteur a hésité dans sa jeunesse
Jerphagnon s'engage dans la vie matérielle, l'action politique. Jallez se tourne vers la littérature
Tous deux réussissent dans la voie choisie. Romains a bien sûr pris le côté de Jallez.
Il faut revenir au 6 octobre, car ce volume est très important. C'est là qu'on voit à l'état le plus pur la méthode de narration choisie par l'auteur, tirée de l'Unanimisme, mouvement littéraire dont il est le fondateur et qui a pour but de peindre la Vie Unanime, on pourrait dire la globalité du monde. le sujet du 6 octobre est contenu dans son titre. Il est consacré tout entier à la peinture"unanime" de la journée du 6 octobre 1908 à Paris. Dans une multitude de scènes, on passe d'un personnage à l'autre, choisis pour offrir la vision la plus large possible à défaut d'une impossible exhaustivité. le résultat est très réussi, et ce volume est un sommet de.la série. On pourrait le comparer dans une certaine mesure à l'Ulysse de Joyce.
Dans les volumes suivants la narration est beaucoup moins resserrée, mais continue à se plier au schéma de l'Unanimisme, tout au moins jusqu'à ce que le récit en arrive à la première Guerre Mondiale. A partir de là, les différents volumes prennent d'avantage la forme du roman classique tout en conservant le but initial de faire une peinture globale de la société et de son évolution. le dernier volume, le 7 octobre, reprend la configuration du premier et est pareillement consacré tout entier à la peinture du 7 octobre 1933. On y voit comparaître tous les personnages survivants du livre, que l'on a retrouvé et vu évoluer au long de la série, sans être tous présents dans chacun des tomes.
Le résultat est un chef-d'oeuvre incontestable, malheureusement trop méconnu aujourd'hui. En ce qui me concerne, il figurerait en bonne place sur la "liste de l'ile déserte"
On a souvent posé la question des clefs du livre. de fait, il y a des ressemblances indéniables avec des personnes réelles. Mais comme toujours, cette question est un peu vaine
Il y a des influences et pas plus.
Il serait intéressant de s'étendre plus sur cette question.
La lecture de ce livre représente un investissement en temps considérable, mais cela en vaut largement la peine. Je l'ai lu trois fois et aimerais trouver le temps de le lire une quatrième
Si vous le lisez pour la première fois, je vous envie.
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