Danse, Charly...

Il y avait tant d'indices autour de moi. J'ai fait l'autruche.

La vie, ce n'est pas d'attendre que les orages passent, c'est d'apprendre comment danser sous la pluie.

Tu m’as donné envie de vivre pleinement, poursuis-je, et tu m’as fait accepter la peur et le regard d’autrui comme une force, et non comme un handicap. Je sais que j’ai encore du chemin à parcourir, mais je me sens plus forte, je suis prête à remonter dans un train et à danser sous la pluie quand tu veux !

« Qu’est-ce que je fiche exactement ?
C’était quoi le deal déjà ? Je n’ai toujours pas de mode d’emploi.. et à vrai dire, je n’en veux pas.
Je n’en veux plus.
Pff!
Je scrute le noir qui m’entoure, je ne sais même pas où je suis.
Lorsque je ne suis pas avec elle, je perds toute notion du temps et de l’espace. Je suis totalement perdu. Quand elle est là, j’ai l’impression de tout savoir, d’être le roi du monde, d’être encore mon propre maître, mais.. lorsqu’elle n’est plus là, je ne suis plus rien.
Rien du tout. »

« Je crois que je n’ai jamais autant voulu quelque chose de ma vie. Ce sentiment est presque trop puissant, impérieux. J’ai la sensation que si nous devions tout arrêter, ni mon cœur, ni mon corps ne seraient assez forts pour le surmonter. »

Nous nous sommes trouvés, Charly Mercier, et nous ne nous quitterons plus jamais. Nous danserons sous la pluie jusqu’à…
— L’éternité ? chuchoté-je d’un air de défi.
— Oui… l’éternité, c’est un beau challenge et ça me paraît suffisamment long pour t’aimer.

Mon cœur bat plus vite, j’ai le trac. Des larmes de joie montent sans que je puisse les retenir. Ce moment signifie tant pour nous. Il marque le début de quelque chose de nouveau, un nouveau pas dans cette réalité que j’aime un peu plus chaque jour.

— Voudras-tu encore apprendre à danser avec moi sous la pluie, Charly ? murmure-t-il soudainement en retenant sa respiration, comme s’il appréhendait d’entendre ma réponse.
Je tourne mon regard vers lui.
— Toujours, soufflé-je. Je ne veux danser sous la pluie avec personne d’autre que toi.

Je ne suis plus faite d’argile, je suis loin d’être de marbre. Ma vie ne se résume plus à un paragraphe de dix lignes sous un titre, à présent, une dizaine de chapitres s’y succèdent. Je ne suis plus cette jeune femme qui attend sur le quai, je suis celle qui monte dans le train. Je ne suis plus la fille rêveuse qui imagine vivre une belle vie, désormais, j’expérimente, je goûte et je ressens.

Ne pense pas au passé, murmure-t-il. Ne te projette pas non plus trop vite dans le futur, mais profite à fond de ce que le moment présent te donne, et surtout, tires-en de la force.