AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de AppolineRomanens


De mon professeur de philosophie de CPGE: 21 Mars 2017

Appoline,
j'ai lu ton recueil,
Le point essentiel est, à mon avis, que tu as une véritable "productivité" littéraire, que ta parole est féconde, et qu'elle le restera. Tu ne te trompes pas en décidant d'écrire, c'est ton expression naturelle.
le titre, de plus, est fidèle à la démarche : le lyrisme est généreux (ce qui n'empêche pas la maîtrise), et la générosité lyrique (ce qui n'empêche pas pas la lucidité). le fond du coeur est un témoin de vie, et il est ici tendre et noble.
J'ai été particulièrement sensible à trois choses : les poèmes dédiés à ta mère (p. 50 et 62), qui sont émouvants et nuancés, et qui disent avec beaucoup de pudeur et de force la difficile complicité mère/fille (comme mec, je crois apprendre ici des choses que bien sûr j'ignore). La féminité est là comme un héritage dont le secret se mérite !
J'aime la sensualité franche et élégante ( ex : "il est nu, elle est évasive / mais lui, relevant les draps , craint ses propres gestes" ... p. 71 - c'est magnifiquement senti et formulé. On est dans la chair de l'amour). de même, p. 80, on est à la fois dans le sensible et l'idéal : le "oui, je t'ai dit toujours à temps" est énigmatique et profond.
Je suis sensible aussi au cosmopolitisme délicat et pertinent ("Haïtienne" p. ex.). Les frontières cessent d'être des fantômes quand on a , comme toi, la vaillance de les franchir.
le Trash Kant du café-philo chambérien m'a bien plu aussi, comme clin d'oeil malicieux et pas dupe.
Il y a des aspects (le mélange d'insolence et d'authenticité), bien sûr, que seule la jeunesse peut saisir vraiment , mais je te trouve à l'aise dans la répétition, la récurrence rythmique à la Péguy (page 59, "Ce sont eux" etc.) - car c'est l'insistance même de la vie que tu traduis ici.
A propos de traduction, j'aime beaucoup l'essai de traduction instantanée, strophe à strophe, des pages 28-31; on y mesure très bien la subtile complémentarité des deux langues en toi et pour toi.
Et puis la fin "écrire/pour savoir/que le noir/est dur à tarir !" dit très bien le travail accompli, et celui qui t'attend.
Bref, je suis content de beaucoup de choses que j'ai lues ici, et me permets d'estimer que ton ambition d'écrire est justifiée; Bonne chance pour ce qui suit, et merci de ta confiance !

Marc Wetzel
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}