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Critique de le_Bison


L'édition que j'ai entre les mains commence par une double préface réactualisée pour cette présente édition. La première, de l'auteur elle-même. Tatiana de Rosnay tenait à présenter ses excuses pour une scène osée de son roman, un cunnilingus entre le narrateur et son infirmière Joséphine. Bien entendu, avec mon esprit pur et chaste, je crains d'entrée cette scène. Pourquoi n'a-t-elle pas mentionné tout de suite à quelle page se situait l'action du déli(t)ce que mes yeux puisse sauter (sur) le chapitre. Peine pour moi, je vais devoir lire l'intégralité du roman. La seconde préface est signée de Joel de Rosnay, son géniteur (des écrivains faisant écrire des préfaces de ses parents, mais où va-t-on ?). Oui, sauf que ce paternel est aussi un éminent scientifique et biochimiste (aparté : quelle belle discipline !) qui dirigea des études à l'Institut Pasteur. Il a donc toute sa place pour me dire un petit mot sur l'épigénétique. Dire que jusqu'à présent, je ne gardais qu'un vague souvenir de Jenna de Rosnay en bikini sur une planche à voile… Si, c'est aussi de la famille (belle belle-soeur de Joel).

« Mon ennui s'épanouissait jour après jour comme le postérieur d'une boulimique. »

Ne te méprends pas sur cette citation. D'ennui, il n'en est pas question. J'avais dans la vie deux passions : le cunnilingus et la biochimie. Les aléas de la vie font que je n'en pratique plus qu'une… En tout cas voilà donc deux bonnes raisons de lire ce roman. Un petit mot sur l'épigénétique ? Je sais que tu trépignes d'impatience à connaître une définition de ce mot barbare. Il s'agit d'une discipline visant à étudier l'expression génique dans son environnement individuel. Apparemment, sa propre histoire pourrait influencer l'expression de certains gênes. Quand est-il donc lors d'un don d'organe ? C'est donc qu'ainsi débute l'histoire romancée d'une transplantation cardiaque et la folle histoire d'un coeur, « le coeur d'une autre ». Mais revenons à Joséphine…

« Je lorgnai ses jambes avec la lubricité du loup de Tex Avery. »

J'ai du mal à chasser de mon esprit Joséphine. le gars s'appelle Brice, sauf que Brice de Nice n'était pas encore à la mode. Il préfère qu'on l'appelle Brousse – enfin Bruce, comme Bruce Willis. Il fume, il boit, il est misogyne, il est juste homme en somme. Jusqu'au jour où il a besoin d'une transplantation cardiaque. Il arrête de fumer, il arrête de boire, il revit et découvre des sensations nouvelles. Il est plus sensible, plus à l'écoute des autres et des femmes, s'intéresse à la peinture et aux femmes. Bref, Bruce a un nouveau coeur et ça le transforme.

Parmi les faits marquants de son changement caractériel et passionné, la pratique du cunnilingus semble la plus marquante. Désolé d'insister sur le sujet, ne vas pas croire que je ne suis qu'un obsédé vicelard, que je fais une fixation sur cet acte sexuel mais cela est essentiel pour la compréhension du roman et de la perception des sentiments qui s'y dégagent. A partir de ce cunnilingus, Bruce va s'interroger sur ces changements. Serait-ce donc ce nouveau coeur qui serait à l'origine de ses nouvelles envies, de ses nouveaux attraits pour l'art, pour la passion, pour les femmes. A qui appartenait donc cet organe. Pour le savoir, il va devoir voyager de Paris à Florence, puis en Suisse. J'en viens donc à l'épigénétique. Est-ce que ce coeur « intrusif » peut induire un changement métabolique dans son organisme, et donc en l'occurrence production d'hormone. le sujet est bien plus vaste qu'il n'y parait à l'histoire de cette romance un peu trop fade – et sans grande passion – pour le goût d'un bison qui garde par conséquent un avis mitigé sur l'auteur.

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Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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