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Critique de indelebilevagabonde


Reçu dans le cadre de la dernière Masse critique de Babélio, que je remercie ainsi que les éditions Gallimard, en nrf essais.
J'avoue avoir été curieuse, je me suis dit que cela pourrait ressembler à un plaidoyer en faveur d'une réforme de la prison.
"Les prisons fascinent et répugnent à la fois. On les connaît peu, ce qui suscite fantasme et représentations" et bien je me suis dit c'est l'occasion de mettre un pied dedans en toute quiétude et de voir si justement je partageais ces stéréotypes et lieux communs, si j'allais être surprise d'un point de vue sociologique Corinne Rostaing est pile dans la démarche pas de doute, une partie des références étaient déjà bien connues, notamment Dominique Schnapper, je n'étais donc pas novice.L'essai retrace bien les différents moments de réflexion de l'auteure et est nourri de sources multiples et d'années de recherches, ce qui le rend assez pertinent à mon sens. Historique de la notion, évolution du concept dans le temps, témoignages, distinctions de sens entre prisons et maisons d'arrêts, entre les différentes peines et leurs traitements, j'ai beaucoup appris. Déchanté aussi. Au terme je suis assez convaincue sur la prison comme "condition" dégradante plutôt que comme accès à la réinsertion, la question essentielle de l'ouvrage étant : Quel sens peut-on donner aujourd'hui à la peine et à la prison dans la société démocratique?
Cela m'a interrogé sur effectivement le sens que l'on pouvait donner à la peine de prison, les attentes et exigences à avoir. Certaines peines ne semblent pas suffire à rétablir l'équilibre, semble injuste, par ailleurs le livre montre que la passage par la case prison,n' est statistiquement pas des plus efficace (taux de récidive, individus brisés), je reste toutefois très attachée aux valeurs de justice, d'équité, de respect de règles, et dans une moindre mesure dans mon quotidien je veille à faire respecter des règles et à conseiller en matière de punitions et de sanctions au niveau éducatif, je ne pourrai pas endosser une posture trop molle qui consisterait à dire que la prison est inutile et qu'il faut la supprimer, elle me semble être un mal nécessaire pour une vie en société, mais je suis assez lucide sur une justice à plusieurs vitesses, celle des cols blancs que Rostaing décrit aussi .C'est bien le concept de dignité qui est au coeur de la condition carcérale et au sens que nous souhaitons lui donner autour auquel il faut/faudrait s'atteler.
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