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Critique de PhilippeCastellain


J'ai longuement hésité avant de faire cette critique. D'ordinaire je préfère ne pas en faire du tout plutôt qu'une négative, mais là c'est vraiment trop gros.

Le premier film, que j'avais trouvé bien filmé et plaisant, m'avait donné envie de lire les livres. J'avais plutôt bien aimé les deux premiers tomes. Ça se lit bien, ça se lit vite, l'univers est original et plutôt sympa, et on a envie de savoir la suite. Donc j'arrive au tome trois. Et...

La vache ! Je savais que le niveau scolaire était bas aux États-Unis, mais à ce point là ! Si le prof de biologie de Veronica Roth ne s'est pas encore suicidé, il mérite d'être pendu. La méconnaissance et l'incompréhension du fonctionnement de l'ADN sont si totales que c'en est magnifique. Bon d'accord chez nous c'est du programme de terminale S, mais tout de même on se renseigne avant de publier !

Donc non, l'ADN c'est un truc stable. Il y a des mutations de temps en temps, des gènes récessifs, mais globalement ça se fiche complètement de ce qui se passe à l'extérieur du corps et ça ne va pas changer comme ça, pouf, si on laisse les gens suffisamment longtemps au même endroit il va finir par s'adapter tout seul à son environnement et leurs enfants auront des gènes normaux. La seule façon pour que ça marche, ce serait de tuer tous ceux qui ont les mauvais. Donc tout le monde en fait dans le cas présent. C'est le principe de l'évolution.

Accessoirement, outre que le ressort narratif est assez bof, la notion de gène « faussement réparé » n'a juste pas de sens du tout.

Donc voila : si le monde de Veronica Roth est organisé en factions, c'est parce que les connaissances en biologie des humains ont régressé au niveau première S ! Voir brevet des collèges. À ce niveau-là, ils doivent soigner les fractures à coup d'amputations et de cataplasmes.

Je suis peut-être trop psycho-rigide. Mais je considère qu'un univers de fiction doit soit respecter au moins les bases de la science (façon Orson Scott Card), soit bien afficher d'entrée de jeu qu'il s'en fiche (façon Star Trek). Se donner une allure scientifique pour accumuler les plus énormes des contresens, non.

Il reste un nombre colossal d'incohérences à pointer, tant au niveau scientifique que narratif, mais celle-là suffit déjà à planter tout le concept de départ. Ce troisième tome en accumule cependant de plus en plus, à tel point que j'ai eu un peu de mal à aller jusqu'à la fin, et que la mort de l'héroïne m'a laissé de glace.

Une fin de série en forme de plantage si magnifique et monumental que c'en est de l'art. Elle m'évoque le jour où, constatant qu'il était en train de gagner la bataille, le prince Louis de Bourbon-Soisson a remonté sa visière avec le bout de son pistolet. Chargé.
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