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Critique de florencem


Avant de commencer à lire ma chronique, j'aimerai mettre en avant deux petites choses. La première est que je savais comment le roman se terminait. Difficile à l'époque de sa sortie de passer à côté du petit tollé concernant la fin de la saga et comme je ne résiste pas aux spoils... Mais franchement, en débutant ma lecture, et malgré mon avis mitigé sur le second tome, je partais avec un état d'esprit assez serein me disant même que j'allais aimer cette conclusion. J'avais le bon état d'esprit... le reste n'a pas suivi...

Après la révélation d'Edith Prior, les différentes communautés de Chicago se voient une nouvelle fois en péril. La stabilité n'est plus de mise et la guerre civile est proche. C'est donc dans un monde encore plus instable que nous plongeons, et nos héros sont bien décidés à faire en sorte que cela ne se produise pas. Mais est-ce que leur solution est la bonne ? Et que vont-ils découvrir en dehors de leur enceinte ? Est-ce que ce nouveau monde, synonyme de seconde chance et de réponses sera à la hauteur des espérances du groupe qui s'échappe de Chicago ? Entre troubles, questionnement, remise en question et vérité, ce tome alterne assez bien avec un peu d'action, de réflexion et de conclusion. Mais voilà, cela ne suffit pas du tout à en faire une bonne fin. Il manque d'originalité, les personnages régressent, et certains choix sont assez étranges à mon goût.

Parlons déjà de la trame principale qui traite de la génétique. Cette réflexion et l'explication derrière l'existence de Chicago sont potentiellement les parties les plus intéressantes de Allégeance. L'eugénisme est un sujet qui a déjà été traité, mais ici j'ai trouvé l'approche un peu différente. Deux points ressortent. le premier est celui qui, selon certaines études, tend à prouver que nous avons des prédispositions à un certain comportement. la logique voudrait qu'on "éradique" des comportements violents et nocifs pour faire de ces personnes des êtres plus aptes à la vie en société. Une logique qui a ses failles. Les comportements "négatifs" sont une composante globale et en les effaçant, on risque d'effacer des comportements "positifs". L'autre chose est que selon moi, tout n'est pas écrit dans notre code génétique. L'environnement dans lequel on vit, nos relations, nos interactions sont aussi déterminantes pour façonner une personnalité. Veronica Roth aborde cela de manière assez facile et compréhensible malgré la complexité de la chose. Elle nous fait réfléchir, bien que son point de vue est clairement défini dans le roman. Une société, à trop vouloir se contrôler, perd son contrôle. Notre passé est aussi important que notre présent et notre futur. L'élite n'est pas meilleure que le reste de la population. Il y a même un notion de racisme eugénique qui nous ancre un peu plus dans notre société actuelle.

Avec toutes ces explications, les Divergents sont enfin expliqués, tout comme la création de ce Chicago avec des factions. Mais voilà, en entrant dans le "nouveau" monde, celui du Bureau, j'ai eu l'impression de retourner à Chicago. Mêmes problèmes, mêmes schémas. Alors oui, en un sens, cela prouve que les scientifiques menant l'expérience ne sont pas mieux que leurs cobayes qu'ils voient comme des inférieurs, mais cela s'arrête là. En tant que lecteur, personnellement, j'ai assisté à une répétition des tomes un et deux. Nous obtenons beaucoup de réponses, cela va s'en dire, et elles sont crédibles mais j'aurais voulu plus et quelque chose de différents.

Côté personnages... Si je vous dis que Cristina, Uriah, Cara et même Peter et Caleb sont ceux qui sortent du lot... Ce n'est pas très bon signe. Car oui, les personnages secondaires évoluent alors que nos deux héros régressent. Que la Tris et le Tobias du premier tome me manquent. J'ai eu l'impression de voir deux adolescents en permanence, alors que je m'étais fait une image plus adulte et mature d'eux. Tris est constamment en colère. C'est épuisant, et quelque fois cela lui donne l'image d'une enfant capricieuse. Ses actes héroïques se transforment en actes irréfléchis, trop spontanés, plein de haine. Oui, elle a souffert, mais nous avons en face de nous quelqu'un qui se place au-dessus des autres sans le vouloir. Elle devient ce qu'est le Bureau en quelque sorte. Tobias, lui, n'est plus le roc que j'ai découvert. Il a lui aussi souffert, mais depuis le tome deux, c'est un autre homme que nous voyons : trop émotif, irréfléchi, se sentant menacé... Au lieu de nous montrer un homme fragile et plein de doutes, c'est un enfant apeuré que nous suivons. Et c'est frustrant au possible quand on a connu un tel potentiel au début de la saga.

Autre point frustrant : l'alternance des chapitres entre Tris et Tobias. Je comprends le choix, mais il a été trop perturbant durant la lecture. J'avais parfois du mal à me situer et à savoir qui parlait. Oui, cela permet d'avoir une vue d'ensemble de l'histoire, mais construit de façon plus distinctif, cela aurait été un plus.

Nous arrivons au moment fatidique : la fin et le sacrifice d'un personnage. Je l'ai trouvé bancal pour tout vous dire. Tout se passe de façon trop précipité, et je suis certaine qu'il y avait une autre alternative à cela. Cette impression de tout ça pour ça, ne me quitte pas. Je pense que l'auteur aurait pu aller dans ce sens, sans avoir autant de critiques, si ce sacrifice avait été différent dans le traitement. Je n'ai pas versé de larmes, et pas seulement parce je savais ce qui allait arriver. Je n'avais plus d'attachement envers ce personnage.

Reste que l'épilogue et la fin sont tout de même sympathiques (après l'événement du sacrifice). J'ai aimé ce qu'il se passe après "l'affrontement" et aussi de voir ce que les personnages survivants étaient advenus. Il y a comme un regain d'espoir en l'humanité, une vision moins noire et plus apaisée. La saga se termine d'ailleurs de façon sereine. Un bon point malgré le fait que je pense sincèrement que l'auteur est passée à côté de quelque chose. Il y avait un tel potentiel et je suis attristée de voir qu'il n'a pas été exploité.
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