Le nouveau roman de Veronica Roth, l'auteure de la série best-seller Divergente !
Parution mondiale le 17/01/17
-J'ai un truc à te dire, me chuchote-t-il.
Je fais courir les doigts sur les tendons de sa main et je le regarde.
-Je suis peut-être bien amoureux de toi.(il a un petit sourire.) Mais bon, j'attends d'être sûr pour te l'annoncer...
-Ça me paraît raisonnable, approuvé-je en souriant à mon tour. Il te faudrait un papier pour lister les pour et les contre, un truc comme ça.
Je sens le rire secouer sa cage thoracique. Son nez glisse le long de ma mâchoire, ses lèvres se pressent derrière mon oreille.
-Peut-être bien que je suis déjà sûr et que je veux juste éviter de te faire peur.
J'ai un petit rire.
-C'est que tu me connais mal.
-Très bien. Alors, je t'aime.
Les gens avides de pouvoir et qui finissent par l'obtenir vivent dans la terreur de le perdre. Et c'est pour cette raison qu'il ne faut en donner qu'à ceux qui ne le désirent pas.
"Je crois aux actes de courage ordinaire, au courage qui pousse une personne à prendre la défense d'une autre." C'est une belle pensée.
La politesse, ce n'est que de la fausseté dans un papier cadeau.

- Je t'aime.
Je l'ai dit une fois, avant de me rendre au siège des Érudits, mais il dormait, alors. Je ne sais pas pourquoi je ne lui ai jamais dit à un moment où il pouvait l'entendre. J'avais peut-être peur de lui confier une chose aussi personnelle que mon attachement. Ou de ne pas savoir ce que c'était d'aimer quelqu'un. Maintenant, je crois que le plus effrayant est d'avoir failli ne pas le dire avant qu'il ne soit trop tard. Avant qu'il ne soit trop tard pour moi.
Je lui appartient et il m'appartient, et c'est comme ça depuis le début.
Il me dévisage. J'attends sa réponse en m'aggrippant à ses mains pour me soutenir.
Il fronce les sourcils.
- Répète-moi ça.
- Tobias, je t'aime.
Sa peau mouillée glisse et il sent la sueur ; le tissu de ma chemise adhère à ses bras quand il les replie autour de moi. Il enfouit son visage dans mon cou et m'embrasse juste au dessus de la clavicule, puis sur la joue, puis sur la bouche.
- Moi aussi, je t'aime.
Je pose une main sur la sienne et je la guide jusqu'à mon coeur.
- Tu sens mon coeur qui bat ?
- Oui.
- Tu sens comme il est régulier ?
- Il est rapide.
- Ouais. Peut-être, mais ça n'a aucun rapport avec la boîte.
- Tu sais que la plupart des garçons se réjouiraient d'être enfermés avec une fille dans un endroit aussi restreint ?
Crétine. Je lève les yeux au ciel.
- Sauf les claustrophobes, Tris.
Depuis tout petit, je sais une chose : que la vie nous abîme, tous. On n'y échappe pas.
Mais je suis en train d'en découvrir une autre : qu'on peut se réparer. On se répare les uns les autres.
Quelques fois, rire et pleurer sont les seules options qui restent, et, je ne sais pas pourquoi, à cet instant, rire ma paraît plus adapté.
Je crois qu’on a commis une erreur, déclare-il doucement. On s’est tous mis à dénigrer les valeurs des autres factions sous prétexte de mettre les nôtres en avant. Je n’ai pas envie de faire ça. Ce que je veux, c’est être courageux, et altruiste, et intelligent, et gentil, et sincère.