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Critique de JacobBenayoune


En lisant, la quatrième de couverture, j'avais imaginé tout à fait autre chose:
"Jour et nuit, au travail et dans la rue - à trente-trois ans d'âge, et il rôde toujours dans les rues, avec les yeux hors de la tête. Un vrai miracle qu'il n'ait pas été réduit en bouillie par un taxi étant donné la façon dont il traverse les grandes artères de Manhattan à l'heure du déjeuner. Trente-trois ans, et toujours à mater et à se monter le bourrichon sur chaque fille qui croise les jambes en face de lui dans le métro." J'imaginais, un récit à la troisième personne, avec un personnage frustré qui se trouve à demeure dans des situations humiliantes. Mais je n'étais pas du tout déçu. C'était du grand Roth!

Le cas d'un juif américain tiraillé entre la perfection imposée par les parents et la liberté personnelle, touche à l'universel! Alexander (en tout cas pour moi) n'est pas le prototype du juif vivant aux Etats-Unis, étouffé par une éducation sévèrement exemplaire, où les parents choisi l'itinéraire à suivre pour leur fils, ce dernier qui trouve cette vie fade et exigeante, qui se jette dans la sexualité la plus insatiable (dès son enfance), c'est un être universel qui existe partout dans le monde: il peut être chrétien, juif, musulman...etc), il a des doutes vis-à-vis la croyance, et l'importance de cette bienséance et ces moeurs, il ne croit plus au fondement de la famille, ni au mariage.

Et ainsi le monologue que mène Alexander devant son psychiatre (le lecteur plutôt) continue avec plein d'humour et de g(roth)esque. Des histoires d'enfance (un "grand masturbateur") et des histoires de relations sexuelles (avec le Singe notamment). Alexander hésite à choisir entre la vie selon les attentes de sa famille ou la vie libre qui lui échappe dans l'impossibilité de faire un choix! Ainsi il n'a pas de vie, il a une image, une copie très blême d'une vie. En plus il développe une vision très pessimiste du mariage, une vision tragi-comique!
Alexander nous touche, nous envoûte avec sa vision des choses, il ne nie pas son appartenance ni déteste ses parents, mais il s'oppose à certaines manies ou croyances.

Roth a pu nous présenter l'âme d'un juif américain sans clichés, avec une maîtrise excellente du caractère de son personnage, et avec un humour (je ne dirais pas à la Woody Allen) plein d'ironie (original).
Un roman à lire sans doute!
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