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Henri Robillot (Traducteur)
EAN : 9782070364701
384 pages
Gallimard (17/10/1973)
3.67/5   1132 notes
Résumé :
Peut-être que si nous posions la question suivante à Alex Portnoy : "Si vous deviez tirer un trait sur une partie de votre anatomie, laquelle choisiriez-vous ?", il nous répondrait : "Mes organes génitaux, mon schlong en yiddish"... juste avant de changer d'avis. Pourtant, la sexualité c'est bien le problème d'Alex... Brillant élève puis cadre supérieur en vue, écrasé par l'autorité de ses parents si démesurément attachés à la tradition juive américaine, Alex n'en r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (104) Voir plus Ajouter une critique
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sur 1132 notes
Portnoy et son complexe, ou les confessions d'un obsédé sexuel juif américain de 33 ans à son psychanalyste. Car oui, Alexander Portnoy ne pense qu'à ça, et depuis l'enfance, et malgré une mère castratrice, et malgré les conventions sociales qui voudraient qu'il se trouve une gentille fille juive avec qui fonder une gentille famille juive. Mais las ! Mains, chaussettes, bouteilles de lait, tranches de foie de veau (bon appétit), puis plus tard, femmes (quand même), Alex ne manque pas d'imagination quand il s'agit de satisfaire sa fièvre sexuelle. Par contre, il en manque furieusement pour se libérer de la culpabilité, des préjugés et des dilemmes qui l'assaillent. Alors pendant ce monologue sur le divan, il vitupère contre sa mère possessive, son père ignare et sa soeur conformiste, éructe des blasphèmes contre les religions, y compris la sienne, critique violemment l'étroitesse d'esprit de sa communauté convaincue de la supériorité des Juifs sur le reste du monde, méprise les goys tout en rêvant d'être aussi libre qu'eux et surtout de courir les jupons de leurs femmes, se moque de la vie plan-plan des autres mais enrage contre le vide de la sienne, s'emporte contre l'intolérance et la bien-pensance, s'étouffe dans sa propre détresse. C'est peu dire qu'Alex Portnoy n'apparaît pas très sympathique, l'image réductrice qu'il a des femmes ne lui rendant pas service. le bougre est plutôt pathétique à s'acharner dans l'autoflagellation, et le dénigrement constant de son entourage.

Toute cette verve (non, il n'y a pas de faute de frappe) hystérique, soutenue pendant 370 pages (édition poche), fait de ce livre un morceau de bravoure, brillant et audacieux pour son époque puritaine et conservatrice (1967). Mais malgré l'ironie et l'autodérision, l'accumulation d'épisodes salaces et drolatiques, de vulgarité et, parfois, d'élucubrations existentielles, est lassante et écoeurante. Je comprends qu'on puisse tenir ce roman pour un grand livre, mais j'avoue – sans complexe – que pour moi, cette lecture a été plus barbante que jouissive.
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Le style saccadé, reconnaissable entre mille, n'appartient qu'à l'auteur, qu'une fois de plus nous offre une immersion passablement autobiographique dans ce milieu qu'il affectionne particulièrement : la famille juive.

Dans une ambiance rapidement immersive, Philip Roth et ses monologues où la réalité dépasse souvent la fiction, amène sur un ton badin, la subtilité de sa pensée bien aiguisée.

Son goût pour les personnages névrosés, excessifs et mélodramatiques qui exploitent leurs insuffisances, leurs colères et leur culpabilité dans un océan d'inflexibilité, illustrent encore l'essentiel de la farce juive qu'il nous sert avec un sens de la répartie et un esprit moqueur et sarcastique.

L'auteur américain dit « l'autodestruction est la forme classique de l'humour juif »

Philip Roth porte d'un bout à l'autre un roman aussi drôle que touchant.
Sans forcément s'identifier complètement avec la thématique, le lecteur y dissémine avec bonheur ses propres fantasmes.

Avec le rire en prime, ce roman sera un pétillant à découvrir bien frais.
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Allez, disons-le, un con est un con, et je ne parle pas de l'homme. Alex Portnoy ne s'embarrasse pas de circonvolutions quand il s'agit d'appeler un chat un chat, mais c'est avec un certain lyrisme qu'il aborde ses obsessions sexuelles!
Oui, car le jeune Portnoy, élevé par ses parents juifs dans l'angoisse des microbes, de l'impolitesse, du désordre, de la désobéissance et des Shikse (entendez par là les filles non juives), le gentil Alex donc qui n'a jamais ni bu ni fumé ni absolument rien fait d'illégal, qui a toujours obtenu haut la main tous les diplômes et est aujourd'hui, à 33 ans, un homme important, cet Alex donc au Q.I de 158 est un gros obsédé qui ne pense qu'à ça! le sexe sous toutes ses formes, dans toutes ses positions et si possible avec chacune de ces femmes si pleines d'un potentiel inédit!

Tout à commencé à l'adolescence, ou non, peut-être déjà lorsqu'il était bébé et que sa mère intrusive le bichonnait. La masturbation partout, n'importe quand et surtout aux instants les plus incongrus. Une vraie prouesse narrative!

Le voici donc aujourd'hui, ce jeune homme plein d'idéaux humanitaires, brillant, respectueux et même un peu peureux, chez un psy pour tenter de faire le tour de la question.

On peut être dérangé par l'image réductrice que le narrateur a en général de la femme, en particulier quand ses envies le tiraillent - presque tout le temps, donc- et pourtant, il n'y a aucune trace de machisme ni d'irrespect et malgré des élucubrations parfois lassantes, un humour corrosif et auto-dénigrant est omniprésent et rend le roman franchement agréable!
Mais surtout, Alex pose les bonnes questions sur la place que peut avoir le sexe dans la morale face à l'intolérance, la manipulation et les calculs peu scrupuleux de notre société. On aime ou on n'aime pas, mais c'est un vrai morceau de bravoure littéraire!
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En lisant, la quatrième de couverture, j'avais imaginé tout à fait autre chose:
"Jour et nuit, au travail et dans la rue - à trente-trois ans d'âge, et il rôde toujours dans les rues, avec les yeux hors de la tête. Un vrai miracle qu'il n'ait pas été réduit en bouillie par un taxi étant donné la façon dont il traverse les grandes artères de Manhattan à l'heure du déjeuner. Trente-trois ans, et toujours à mater et à se monter le bourrichon sur chaque fille qui croise les jambes en face de lui dans le métro." J'imaginais, un récit à la troisième personne, avec un personnage frustré qui se trouve à demeure dans des situations humiliantes. Mais je n'étais pas du tout déçu. C'était du grand Roth!

Le cas d'un juif américain tiraillé entre la perfection imposée par les parents et la liberté personnelle, touche à l'universel! Alexander (en tout cas pour moi) n'est pas le prototype du juif vivant aux Etats-Unis, étouffé par une éducation sévèrement exemplaire, où les parents choisi l'itinéraire à suivre pour leur fils, ce dernier qui trouve cette vie fade et exigeante, qui se jette dans la sexualité la plus insatiable (dès son enfance), c'est un être universel qui existe partout dans le monde: il peut être chrétien, juif, musulman...etc), il a des doutes vis-à-vis la croyance, et l'importance de cette bienséance et ces moeurs, il ne croit plus au fondement de la famille, ni au mariage.

Et ainsi le monologue que mène Alexander devant son psychiatre (le lecteur plutôt) continue avec plein d'humour et de g(roth)esque. Des histoires d'enfance (un "grand masturbateur") et des histoires de relations sexuelles (avec le Singe notamment). Alexander hésite à choisir entre la vie selon les attentes de sa famille ou la vie libre qui lui échappe dans l'impossibilité de faire un choix! Ainsi il n'a pas de vie, il a une image, une copie très blême d'une vie. En plus il développe une vision très pessimiste du mariage, une vision tragi-comique!
Alexander nous touche, nous envoûte avec sa vision des choses, il ne nie pas son appartenance ni déteste ses parents, mais il s'oppose à certaines manies ou croyances.

Roth a pu nous présenter l'âme d'un juif américain sans clichés, avec une maîtrise excellente du caractère de son personnage, et avec un humour (je ne dirais pas à la Woody Allen) plein d'ironie (original).
Un roman à lire sans doute!
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Dans un long monologue adressé à son psychanalyste, Alexander Portnoy décrit son combat contre lui-même et ses pulsions afin de correspondre à l'image idéale du parfait fils juif tel que le rêve ses parents. Il sait bien que pour leur complaire il lui suffirait d'épouser une gentille fille juive et de lui faire de beaux enfants. Mais est-ce si simple quand on ne pense qu'au sexe et de préférence au sexe avec des femmes goy blondes et pulpeuses?!


La famille juive à la limite du racisme envers les goys, la mère hyper protectrice qui ne recule devant aucune extrémité pour le bien de son fils, le père à peine moins excessif et le fils qui ne pense, ne respire, ne vit que pour le bout de peau qu'il a entre les jambes, tout cela fait sourire, rire même parfois mais on finit par se lasser. Il faudrait pouvoir faire abstraction du sexe et ne retenir que l'amour, la tendresse, l'humour, les réflexions sur la famille, la religion, la culpabilité... Mais c'est bien difficile quand chaque page raconte soit une masturbation, soit un rapport sexuel. Au fil des pages, je me suis ennuyée et j'ai accéléré ma lecture pour en finir au plus vite avec Alex Portnoy et son "schlong".
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Citations et extraits (115) Voir plus Ajouter une citation
Qu'adviendra-t-il de moi si je me fais prendre! Il me faut la moitié du tunnel pour tirer sans bruit ma fermeture à glissière - et le voilà une fois de plus qui pointe en l'air, gonflé comme toujours, explosant d'exigence, comme un jeune crétin macrocéphale qui fait de la vie de ses parents un martyre avec ses insatiables besoins de simple d'esprit. « Fais- moi cracher », je m'entends intimer par le monstre soyeux. " Ici ? Tout de suite ? " "Bien entendu, ici et tout de suite. Quand te figures-tu qu'une occasion pareille se représentera une deuxièmne fois?
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Qu'est-ce que j'essaie au juste de communiquer? Simplement que nous commençions à éprouver quelque chose. A éprouver des sentiments ! Et sans aucun fléchissement de notre fringale sexuelle.
"Je sais un poème ", dis-je en parlant un peu comme si j'étais saoul, comme si j'étais prêt à rosser n'importe quel adversaire éventuel, "et je veux te le réciter ".
Elle est pelotonnée au creux de mes genoux, les yeux encore fermés, mon membre mollissant contre sa joue comme un oisillon. « Ah écoute, grogne-t-elle, pas maintenant, je comprends pas les poèmes. »
"Celui-là, tu le comprendras. Il parle de baiser. C'est l'histoire d'un cygne qui s'envoie une jolie fille. "
Elle lève les yeux vers moi, faisant palpiter ses faux cils.
"Oh chouette!"
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Pourquoi la moindre entorse aux conventions respectables déclenche-t-elle en moi de tels tourments intérieurs? Alors que je hais ces putains de conventions! Alors que j'ai parfaitement conscience de la stupidité de ces tabous!
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Dans l'essai sur la " Dégradation" , je trouve l'expression «courants affectifs». Pour atteindre à " un comportement pleinement normal en amour" ( ce "pleinement normal " mériterait un examen sémantique serré, mais enfin continuons...) un comportement pleinement normal en amour donc, dit-il, il est nécessaire que deux courants affectifs se rejoignent : la tendresse et l'affection d'une part, et la sensualité de l'autre. Et ceci, c'est triste à dire, dans bien des cas ne se produit pas.
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«La société américaine [...] non seulement sanctionne les relations barbares et injustes entre les hommes, mais encore elle les encourage. Voyons, peut-on le nier? Nier. La rivalité, la compétition, l'envie, la jalousie, tout ce qu'il y a de pernicieux dans le caractère de l'homme est alimenté par le système. Les biens matériels, l'argent, la propriété - c'est d'après ces critères corrompus que vous autres mesurez le bonheur et le succès. Pendant ce temps-là», dit-elle en se perchant, jambes croisées, sur le lit, «de vastes fractions de votre population sont privées du minimum nécessaire à une vie décente. Parce que votre système est basé sur l'exploitation, foncièrement avilissant et injuste.»
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Vidéo de Philip Roth
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