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Critique de Titania


Dans le titre de cette BD, U c'est pour Unterseeboot, le mot qui en allemand désigne un sous-marin et U-29 c'est une adaptation d'une nouvelle de l'écrivain américain Lovecraft, un maître de l'horreur, "le temple" écrite en 1920. On connaît tous ou à peu près l'affaire du Lusithania, ce paquebot américain torpillé par un U-boot et qui précipita l'entrée des Etats-Unis dans le premier conflit mondial. On part de là, mais ce qui semble être au départ un récit historique dérape dans le fantastique . L'histoire commence par le torpillage du Victory suivi du bombardement des canots de sauvetage et l'assassinat de tous les rescapés. Avec ce forfait contraire à toutes les lois maritimes, commence la descente aux enfers du U-29, on ne sait pas trop ce qui se passe, névrose des milieux clos ? Manque d'oxygène ? Malédiction ? Abus d'alcool ?....la folie gagne peu à peu l'équipage et le bateau devient difficilement dirigeable. Deux personnages s'opposent dans l'approche de l'étrange et la peur : le commandant le comte Karl Heinrich von Altberg-Ehrenstein, un pur produit de la Prusse impériale, dur, froid raisonneur, scientifique...raciste comme Lovecraft d'ailleurs, et son second le lieutenant Klenze, un Rhénan.....vous savez l'Allemagne romantique, la Lorelei...une belle région où je suis née ..bref, un amateur d'art et de poésie. L'adaptation est soignée, le découpage précis, les dessins et les couleurs magnifiques, mais c'est l'ambiance moite inquiétante et glauque de Lovecraft qui manque un peu, et que peinent à restituer les auteurs. Comme quoi, un certain fantastique s'accommode mal de l'image. Toutefois on peut aussi y lire une fable sur l'isolement progressif de celui que le pouvoir pervertit ...une BD agréable à lire au contenu riche et qui évoque d'autres textes. Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu de fantastique. J'ai pensé au "tour d'écrou " d'un autre Américain, Henry James, pour la même mise en place qui part dans un réel bien concret pour dériver insensiblement vers l'inquiétant en nous laissant avec nos hypothèses ...voilà la petite chronique claustrophobe d'un dimanche matin frisquet!
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