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Critique de Sayuki74


L'île enchantée de Coraline est le roman que j'ai lu dans le cadre de l'opération Masse-Critique du mois de mai consacrée à la Littérature Jeunesse et Jeune Adulte « Pêche Miraculeuse » et j'en remercie Les Editions Tertium et Babelio. C'est très tardivement que j'ai choisi de candidater pour ce roman qui m'avait intriguée et c'est très tardivement, que je viens d'en achever la lecture.
Dès les premières lignes, nous sommes plongés dans l'univers très original de l'auteure et rencontrons deux fées en grande conversation, Coraline et son amie Bengaline : « Ainsi, dit la fée Bengaline, vous avez envie d'un changement ? Je vous comprends, un grand amour c'est lassant « . Sa voix restait neutre, sa bouche sérieuse, ses paupières baissées et pourtant elle rayonnait de malice satisfaite. C'était une fée volage… »
Plongée dans un autre monde, plongée dans un autre temps, comme Alice, on en perd la notion du nôtre - de temps ! le style d'écriture est assez original et teinté d'humour, et le registre en est soutenu .
« C'est en vain qu'elle -Bengaline- jetait à Radar ses regards verts dont la pointe touchait comme une flèche, en vain qu'elle secouait devant lui l'auréole brasillante de ses cheveux roux, en vain qu'elle prodiguait les grâces de son esprit et de ses gestes envoilés. Il ne la regardait vraiment - que si elle accaparait sa femme pour de chuchotants apartés. »
« - Je crois, lui dit-elle sérieusement, que nous sommes engagés dans une aventure prodigieuse.
- Ah oui ? Dans quel mouvement (..) ? Dans un cataclysme comme ceux de la fin du Précambien ou du Carbonifère supérieur ?
- Oh, bien pis Professeur, et elle chuchota : dans un conte de fées ! ».
Coraline, séparée pour de longs mois, de son Radar, parti voguer sur les mers, se lasse de la vie domestique dans son grand château du domaine de Bellesève, entourée de ses enfants adorés ; c'est qu'elle est en train de confier à Bengaline quand nous ouvrons ce livre.
« Comprenez-moi, poursuivit-elle, je ne désire pas le repos mais l'imprévu, non le divertissement mais les émotions fortes ».
« Sept années de puériculture et de confort bourgeois, vous n'imaginez pas ce que ce peut être accablant (…) Moi qui pouvais glisser sur un fil de pluie, tourner dans un rai de soleil, m'accrocher à un scintillement de vague, me baigner dans le clair de lune (…) ».
Bengaline va exaucer les voeux de son amie et nous embarquer avec elle dans de féériques et parfois effroyables aventures ("Plus de haie, plus de grille, plus de parc, plus de château blanc. Une pente d'herbe brûlée avec quelques chênes verts fanés et tout en haut, sombre, déchiqueté, méchant, un château fort en ruines, grimaçant sur le ciel d'orage") au cours desquelles on parcourt la jungle on affronte quelques monstres, on embarque sur un bâteau ivre. On fait la connaissance de Coraline, charmante, séduisante et intelligente fée, de ses cinq enfants-rois choyés : François, Pensée, Pivoine, Pâquerette et Véronique, du trépidant et très séduisant Capitaine Radar, De Robert, beau jeune homme « au bois dormant », d'un savant professeur grincheux, d'une institutrice...
On se laisse embarquer dans la lecture de ce roman féérique, pour un retour en enfance ravissant.
Coraline, amoureuse, mère aimante et aventureuse est une sacrée fée qui comme sa créatrice ne manque pas d'humour.
Et comme dans tout conte de fées, tout est bien qui finit bien.
Une lecture agréable et originale.

"Capitaine, dit Bengaline d'une voix tremblante, c'est que Coraline trouvant insupportablement longue votre absence, m'a suppliée de l'aider à se distraire durant quelques semaines. Et j'ai réalisé ses désirs.
- Les désirs de quelle heure ? demanda le Capitaine d'une voie terrible.
(...)
- Les désirs de quatre heures du soir.
- Alors, elle est perdue ! Quatre heures, le moment où son vague à l'âme se transforme en un désir effréné de quelque chose de neuf, de palpitant..."
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