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Critique de Glaude


Malgré l'oeuvre phénoménale que constitue le travail de J.J Rousseau. Cet ouvrage ressemble à une véritable compilation de plusieurs de ses pensées au sujet des moeurs de la société et ce dans un seul roman et non à travers des essais dans un style plus classique.

La préface de son ouvrage nous avertissait dans un premier temps : l'oeuvre ne laissera pas sans ressentiment et irritera tous car il ne prendra pas parti, et chaque camp demeurera renvoyé à ses propres intolérances.

Rousseau utilise ici la fiction d'une idylle à travers la relation épistolaire entre deux amants que tout oppose sociétalement parlant afin de transposer et décrire des bribes de ses pensées philosophiques concernant la société du XVIIIème siècle, celles des Lumières. Une société dont il critique les moeurs sur le fond de la relation amoureuse imaginée entre un jeune précepteur St-Preux et son étudiante bourgeoise Julie d'Etange.
Cette relation est pour Rousseau la symbolisation parfaite de l'ordre social qu'il prône dans ses écrits : la nature et les coeurs prévalent la condition et la fortune.

Au premier abord, je ne me sentais ni tout à fait à la hauteur ni prêt à suivre une lecture de lettres surtout au vu du volume de l'ouvrage, parfois même gêné par la longueur de certaines lettres-dissertations proposées au fil des pages. Cependant, la construction en six parties et notamment les rebondissements en fin de chacune ont permis de me garder concentré dans ma lecture. Et en se laissant le temps, sans jamais se forcer, je me suis laissé entrainer petit à petit par l'histoire, par le suspense, par la passion, par le discours et par les idées traitées sur le fond de cette idylle et pour différents thèmes sociétaux comme notamment :
- l'éducation
- le suicide
- les questions religieuses
- l'économie
- l'ordre et les égalités entre les sexes
- critique de l'innovation théâtrale de l'époque qui se rétrécit à l'élite du peuple pour les sujets représentés et l'audience visée et notamment l'idée importante que connaître un peuple ne se résume pas à connaître et étudier uniquement les classes hautes et voyantes de sa société
- critique de la condition de la femme-objet dans les sociétés mondaines
- notion de l'égalité républicaine (symbole de la république de Genève alors idéalisée par Rousseau) en opposition à la monarchie française

Dans cet oeuvre, Julie représente la pensée dite Rousseauiste tandis que St-Preux joue l'élève à l'image du lecteur, qui découvre, intègre et apprend de ses idées. En fin de roman le monde de Julie constitue alors un semblant du meilleur des mondes possibles à la Voltaire ? ou du moins à la Rousseau cela est certain.

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