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Critique de chartel


Il m'aura fallu un long mois pour venir à bout de la Nouvelle Héloïse, best-seller du XVIIIe siècle. Mais quelle expérience ! Quelle densité dans le style ! Quel voyage ! Je comprends pourquoi tant de gens se sont enthousiasmés pour ce roman épistolaire qui rejoue les amours passionnés d'Abélard le précepteur et de son élève Héloïse. Ce roman de Rousseau n'a pourtant rien pour plaire au lecteur du XXIe : ton sentencieux, longs propos édifiants et lénifiants, saveur rance de petit dévot moralisateur, exagérations des attitudes et peinture irréaliste des personnages… Mais cela fait partie des grands paradoxes de Rousseau. Son récit est tellement impossible, les situations sont si improbables et incongrues que l'on parvient à entrer dans un monde merveilleux. Non pas utopique, car il n'a rien de franchement désirable, mais au romantisme hallucinant. Un monde qui se veut égalitaire tout en restant paternaliste et où les amants vivent en bonne amitié avec les maris.
Et tout comme l'Emile ou de l'éducation est un essai tournant vers la fiction, l'Héloïse est une fiction tournant vers l'essai philosophique.
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