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Critique de pleasantf


La courte biographie de Raymond Roussel insérée en début de livre nous apprend que Locus Solus fut considérée comme une œuvre déroutante lors de sa parution. Plus d’un siècle après celle-ci, ce livre est toujours aussi déroutant. Il fait penser à certaines nouvelles fantastiques de Borges ou à l’invention de Morel de Bioy Casares, écrits plus tardifs.

Les descriptions techniques minutieuses des mécanismes mis au point par le maître Canterel , plus invraisemblables les uns que les autres, sont interminables et rébarbatives et m’ont profondément ennuyé. Le livre est cependant sauvé par la langue très précieuse de Raymond Roussel dont on peut admirer l’admirable précision de langage, la richesse lexicale et l’imagination débridée.

Locus Solus, paru en 1914, m’apparaît comme un roman caractéristique d’une période antérieure au profond désenchantement que connaîtra le monde occidental à la suite des deux guerres mondiales. Je ressens une foi moderniste sans faille dans la technique, utilisée ici dans un but quasi artistique et essentiellement non utilitariste, une foi dans la capacité à créer à partir de la technologie un monde artificiel, identique dans ses moindres détails au monde réel. Au travers de son personnage de Canterel, Roussel glorifie un homme au savoir universel, à la fois scientifique et humaniste, modèle qui va peu à peu disparaître avec la spécialisation des savoirs et l’oubli progressif des connaissances issues des légendes ou mythes anciens.
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