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Critique de Apoapo


Assurément un best-seller, cela ne ressemble pas à un livre ordinaire : il échappe même aux critères notoires des goûts et aux motivations habituelles de la lecture. C'est pourquoi, il semble absolument impossible d'anticiper le sort d'un livre, comme l'avouait Gaston Gallimard, et surtout son accession à ce seuil particulier du succès, immédiat ou ultérieur, bien que celui-ci soit de plus en plus l'oeuvre conjointe de plusieurs facteurs.
Par conséquent, l'auteur, un juriste bibliophile, nous livre là un essai - très remarquablement documenté - savamment structuré autour de trois principaux axes : le livre - ou qu'est-ce qu'un best-seller, l'auteur - ou comment on le fabrique, le lecteur - ou pourquoi on l'achète.
Dans le premier axe, nous relevons surtout la vanité (plus qu'inutilité...) d'essayer de mettre en relation la quantité et la qualité - en fait plus souvent la négation de la valeur littéraire de ce qui est plébiscité. Autres critères non pertinents étant la facilité de l'oeuvre ou son genre, etc. - bref, la série des critères didactico-snobs. On notera aussi l'ancienneté du concept de best-seller, toute proportion de technologie de l'édition gardée, ainsi que l'évolution assimilée à la mondialisation, qui en réalité semble être, dans ce domaine, à géométrie on ne peut plus variable.
De la seconde partie, nous retenons surtout l'évolution du rôle promoteur de l'ouvrage se déplaçant de l'auteur à l'éditeur, et chez ce dernier, le poids grandissant des techniques de marketing, y compris la "triche" sur le nombre d'exemplaires imprimés, justement. Est également prouvée, contrairement à ce que clament les pédants, la connivence entre best-seller et son adaptation cinématographique ainsi que promotion télévisuelle ("les noces du livre et de l'image").
La troisième partie requiert que l'on garde à l'esprit que les motivations à l'achat du best-seller n'impliquent pas qu'il soit effectivement lu - ni elles ne l'excluent non plus. C'est dans cette partie qu'apparaît la liste des 15 plus importants best-sellers de tous les temps, qui m'a beaucoup surpris, surtout parce qu'elle montre un gros écart avec ce que nous connaissons en sociologie de la lecture.
Tout l'essai se fonde sur les exemples des ouvrages et de leur diffusion, regroupés et hiérarchisés en de multiples divisions ; il en résulte non une histoire mais une myriade d'histoires des opus considérés, plusieurs centaines pour le moins. Il est donc parfois un peu malaisé de suivre l'auteur dans ses "sauts" chronologiques incessants, en avant et en arrière dans les décennies et les siècles. L'importance des chiffres doit donc aussi être mise en perspective sans arrêt.
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