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Critique de kristolikid


Joseph Rouzel aborde dans cet ouvrage sa pratique du travail d'éducateur spécialisé et développe des réflexions générales sur les enjeux et problématiques du métier. Son approche est fortement conditionnée par les théories de la psychanalyse, et en particulier celles de Freud et de Lacan. L'intérêt que l'on peut porter au propos de l'auteur est donc indexé sur la valeur que l'on attribue en premier lieu à la psychanalyse.

La force de l'ouvrage me semble être sa pédagogie. L'auteur rend accessible des concepts compliqués, propres à la psychanalyse, et tente d'en démontrer la force opératoire dans le champ de l'éducation spécialisée. Il me semble que c'est en même temps la faiblesse de l'ouvrage. La large part faite à l'explication des concepts, interroge quelquefois sur l'objet du propos : le livre porte-t-il sur le travail du psychanalyste ou sur celui de l'éducateur spécialisé ? Hormis les concepts de transfert et de castration qui sont largement recontextualisés par Joseph Rouzel dans le quotidien de l'éducateur spécialisé, je suis resté sur ma faim quant à une transposition à grande échelle des théories de la psychanalyse au travail social.

Une ou deux autres remarques. Tout d'abord, et je l'ai déjà dit, on s'interroge quelquefois sur le positionnement de l'auteur, qui semble changer selon les chapitres. Est-ce un psychanalyste qui parle, un journaliste, un législateur, un éducateur spécialisé, un éduc' ? L'auteur change de style, de champ lexical et de problématique. Pour l'illustrer, on trouve par exemple les mots "putain", "mob pourrie" ou "môme" à côté de textes dont la recherche stylistique et formelle est évidente. C'est sans doute le vécu de hippie de l'auteur qui déborde, et la mauvaise influence d'Eric Cartman qui me le fait remarquer. Autre remarque : on trouve un certain nombre de redites à l'intérieur du texte même, qui laissent penser à une écriture par fragments. Dernier point : Joseph Rouzel qui défend une approche clinique de la relation éducative n'orne pas suffisamment, à mon goût, son propos d'exemples tirés de son expérience. le cas de Jean, très intéressant, est abordé assez longuement. J'aurais bien aimé trouver d'autres exemples des stratégies mises en oeuvre par l'éducateur pour répondre au vécu des femmes et hommes qu'il rencontre.

Dans l'ensemble, l'ouvrage et ses promesses m'ont donc beaucoup intéressés ; ce qui peut réjouir l'auteur du point de vue du transfert. Toutefois, je peux regretter de ne pas y avoir trouver tout ce que j'attendais ; et j'imagine que l'auteur y verra là aussi une forme de castration tout à fait salutaire.
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